Après la Cour constitutionnelle, les composantes modernistes et celles qui défendent un islam ouvert dominent désormais le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Le roi Mohammed VI a nommé jeudi 6 avril les membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ). La présidence de cette institution constitutionnelle a été confiée à Mohamed Farès en sa qualité de Premier président de la Cour de cassation et président-délégué du Conseil. «C'est une consécration pour ce magistrat qui avait osé, alors qu'il était encore tout jeune, s'opposer publiquement à la politique de l''assainissement' menée au milieu des années 90 par l'ancien ministre de l'Intérieur Driss Basri, et pointer du doigt les conditions d'arrestation et de jugement de l'ex-commissaire Mohamed Tabet», nous confie une source. Le tour de table du CSPJ comprend Mohamed Abdennabaoui, le procureur général du Roi près la Cour de cassation, poste auquel il a été nommé par le souverain le 3 avril. Ce haut cadre du ministère de la Justice a désormais les pleins pouvoirs sur le parquet. Les composantes d'un islam ouvert et modernistes dominent le CSPJ Le souverain a également nommé Abdelaali El Aabboudi, président de la première Chambre de la Cour de cassation, Idriss El Yazami, président du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) et Abdelaziz Benzakour, président du Médiateur du royaume. La loi organique du Conseil autorise le monarque à désigner cinq autres membres. Ainsi, les heureux élus sont Ahmed Khamlichi, directeur de Dar Al Hadith Al Hassania, Ahmed Ghazali, ancien chef de la HACA, Mohamed El Haloui, Mohamed Amine Benabdellah, ex-membre du Conseil constitutionnel et Hind Ayoubi Idrissi. La répartition de la composition du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire accorde cinq places aux représentants des juges des cours d'appel. Il s'agit d'El Hassan Atlas, Hassan Jaber, Yassine Moukhli (président du Club des magistrats) et Majda Daoudi. Cinq membres représentant les juges des tribunaux de première instance font leur entrée dans le CSPJ : Adil Nidam, Mohamed Jalal Moussaoui, Faiçal Chaouki, Abdelkarim Al-Aazani, Hajiba El Boukhari et Aicha Ennaciri. Comme lors de l'installation des douze Sages de la Cour constitutionnelle, la composante proche de la gauche (Yazami, Benzakour et Ghazali en sont les représentants) et d'un islam plus ouvert domine le CSPJ. Ce qui devrait se concrétiser par l'adoption de mesures courageuses, notamment en matière d'héritage. Khamlichi, le directeur de Dar Al Hadith Al Hassania, prône d'ailleurs une révision des textes religieux relatifs à cette question sensible. Mardi 4 avril, le secrétaire général du CNDH, Mohamed Sebbar a annoncé la présentation d'un mémorandum au gouvernement El Othmani visant à introduire des réformes modernistes.