Si la majorité des MRE se concentrent aujourd'hui dans les pays d'Europe ou d'Amérique du nord, le Brésil peut aussi être attractif pour un certains nombre de Marocains qui ont décidé de s'expatrier en Amérique du sud. Et un renforcement économique et politique pourrait accroître le nombre de Marocains qui ont choisi le chemin de Rio de Janeiro, Sao-Paulo, Brazilia, Recife ou encore Porto Alegre. Une image onirique hante l'imaginaire collectif lorsque l'on évoque le Brésil. Pour beaucoup, ce pays d'Amérique du Sud c'est avant tout les jeunes filles en bikini qui se promènent sur les rivages pendant que les autres jouent au foot et qu'on danse au son de la samba : le pays de rêve pour des vacances. Ce qu'on ignore c'est ce que le Brésil, 1ère puissance économique d'Amérique latine, c'est aussi une formidable opportunité économique. Pourtant malgré la faible diaspora marocaine présente en Amérique latine certains Marocains ont opté pour l'expatriation au Brésil. Ils sont un peu plus de 3000 Marocains à s'être installés au Brésil pour travailler dans le commerce, l'ingénierie, l'industrie, la restauration… Dans un reportage de la journaliste Wafaâ Essalhi transmis à Yabiladi, des MRE du Brésil ont expliqué qu'ils préfèrent travailler et se concrétiser au Brésil plutôt qu'en Europe. Renforcement des liens économiques... C'est que, l'entrée dans le pays pour les Marocains n'est pas soumise au visa, même si la barrière linguistique se pose avec ce pays lusophone. Les procédures pour l'obtention de la carte de séjour sont parfois longues mais les deux Marocains intérrogés dans le reportage ont bien réussi leur intégration dans une société brésilienne multiculturelle. Ils ont aussi intégré le marché du travail en ouvrant leur propre commerce. Malgré ses difficultés, le Brésil pourrait encore accueillir beaucoup de nos concitoyens à l'avenir. En effet, il faut souligner l'axe économique Rabat-Rio s'est beaucoup renforcé ces dernières années. En 2014, la CGEM avait donné le ton en signant plusieurs accords dans le domaine des ports, du commerce, de l'industrie avec l'association du patronat brésilien (LIDE). Il faut ajouter à cela, la création à Rio en février 2014, de la Chambre de commerce, d'industrie et de tourisme Brésil-Maroc(CCBM). Cette chambre qui se veut un outil de consolidation des échanges économiques entre les deux pays avait ainsi ouvert la brèche pour permettre au Maroc, déjà présent en Europe et en Afrique de diversifier ses marchés. Dans ce sillage la Royal Air Maroc, qui a inauguré sa première ligne Casablanca-Sao Paulo en 2013, a renforcé sa flotte l'année suivante par l'acquisition de 4 avions chez le constructeur brésilien Embraer, 4ème du secteur de l'aéronautique dans le monde. Lui emboitant le pas, l'OCP a annoncé en décembre 2015, l'ouverture de son bureau à Sao-Paulo pour intensifier sa présence sur le marché de l'engrais phosphaté dans ce pays grand producteur agricole. ... et politiques Les deux pays entretiennent une relation économique au beau fixe qui se concrétise aussi dans le domaine politique. La semaine dernière, le sénat brésilien a approuvé la création d'un groupe parlementaire Brésil-Maroc au sein du parlement brésilien. Destiné au rapprochement entre les deux peuples, ce groupe parlementaire permet aux représentants des deux pays de scruter les domaines politique, juridique, social, technologique, environnemental, culturel, économique et financier. Même si le nombre de Marocains au Brésil n'atteint pas les proportions de la communauté marocaine établie dans d'autres pays, la coopération économique maroco-brésilienne traduit en fait une réelle volonté de rapprochement entre les deux peuples. La présence marocaine au Brésil est beaucoup plus ancienne C'est peut être là qu'a commencé la présence marocaine au Brésil. Au XVIème siècle, le Portugal s'installe sur la côte marocaine et crée la ville de Mazagão [Mazagan, future El Jadida]. Seulement après la découverte de l'Amazonie, la couronne portugaise se délaisse petit à petit de sa possession en terre marocaine. Les Maures du Trarza, habitués aux razzias attaquent la ville à plusieurs reprises puis l'assiègent. Devant les sollicitations de ses habitants, les Portugais entreprennent le transfert de la ville et de ses habitants par bateaux vers l'Amazonie nouvellement découverte, comme le raconte Laurent Vidal dans son célèbre livre, Mazagão, la ville qui a traversé l'Atlantique. Aujourd'hui dans la province brésilienne d'Amapá dans le nord subsiste encore la ville de Mazagão tandis qu'El Jadida a pris la place de Mazagan au Maroc. Après cet épisode, on retrouvera la présence marocaine au Brésil avec l'immigration massive de familles juives vers le Brésil au 19ème siècle.