En Italie comme en France, Espagne ou d'autre pays d'Europe, a débuté le mois sacré de ramadan, moment privilégié, dédié à la purification, par le jeûne, et aussi la prière. Bémol pour les quelques 1,2 millions de fidèles que compte «le pays à la botte», la pénurie de mosquées. Le problème de mosquées se pose avec récurrence en Italie, surtout en temps de ramadan, où l'affluence dans les lieux de culte se fait plus importante. Ainsi, selon le quotidien La Stampa, à l'exception Rome qui abrite la grande mosquée pouvant accueillir près de 100 000 fidèles en période de ramadan, ou encore de Catane (sud de l'Italie), dans d'autres villes italiennes, le culte se fait dans des lieux improvisés, que sont souvent les garages, les caves, où les domiciles de certains fidèles. Un problème qu'a soulevé le président de l'Institut de la culture islamique à Milan, Abdel Hamid Shaari, qui a lancé un appel au maire de Milan, Letizia Moratti : «Nous ne demandons pas à une grande mosquée, mais seulement un lieu décent tel que prévu par la Constitution italienne et la charte des droits de l'Homme», a-t-il ainsi déclaré. Il faut dire que Milan, avec sa centaine de milliers de musulmans, abrite l'une des communauté les plus importantes du pays. Il se trouve cependant qu'après la fermeture de la mosquée de Jenner, les musulmans de la capitale lombarde doivent constamment improviser. Cette mosquée, qui était un ancien garage pouvait réunir jusqu'à 4000 fidèles, et était le principal lieu de culte de la ville, trop étroit cependant pour tout le monde. Elle a été fermée à cause des plaintes des habitants du quartier, dont la circulation était gênée par les fidèles qui étalaient leurs tapis en pleine rue, faute de place. Depuis que ce lieu a été fermé, les musulmans de la ville lombarde se réunissent là où ils peuvent pour accomplir leurs rituels religieux. D'après La Stampa, c'est un théâtre de la ville qui accueille les fidèles depuis deux ans en temps de ramadan. En dehors de ce théâtre, les habitants du quartier Cascina Gobba, auraient réussi à trouver un bâtiment de 1000 m² qu'ils ont rénové, afin d'en faire leur lieu de culte, rapporte l'édition milanaise du quotidien La Repubblica. Dans la ville de Gallarate, toujours en région lombarde, La Stampa indique que c'est dans une ancienne chapelle qu'une tente a été dressée pour permettre aux musulmans de la ville d'y accomplir leurs prières pendant le Ramadan. Une initiative qui certes encourage le dialogue entre les religions, mais qui n'offre toujours pas de solution à long terme pour les musulmans de cette région d'Italie. En gros, les mosquées manqueront certes en Italie en ce début de ramadan, mais l'encadrement des fidèles devrait être bien assuré. C'est d'ailleurs pour y veiller que le Maroc a dépêché deux théologiens pour rencontrer les fidèles et les imams des régions de Vénétie et du Frioul (nord de l'Italie). De même, 8 imams du Caire sont attendus à Turin, dans le Piémont (nord-ouest).