Le retour des chalutiers européens, surtout espagnols, dans les eaux marocaines dépendent actuellement de la seule décision du Maroc. Alors que les confidences du roi Mohammed VI à son homologue espagnol à la mi-juillet semblaient marquer la concrétisation très imminente de l'accord de pêche avec l'Union européenne, les autorités marocaines vont encore faire attendre leurs pairs. Une chose qui déplait en Espagne. Les pêcheurs européens ne pourront pas retourner dans les eaux marocaines avant septembre au moins. C'est ce que révèle l'agence de presse EFE citant des sources proches dans négociations entre le Maroc et l'Union européenne dans la cadre de la concrétisation de l'accord de pêche bilatéral récemment acté par le roi Mohammed VI. Certains pêcheurs espagnols avaient déjà payé leur licence En effet, depuis les ratifications du Parlement européen et du gouvernement et du parlement marocain, l'accord du monarque était impatiemment attendu. Finalement, lors de la visite du roi Felipe VI à la mi-juillet, le souverain chérifien a confié à son homologue que les pêcheurs espagnols, les professionnels européens les plus affectés par le retard pris sur ce dossier, pourraient incessamment pêcher au large des côtes marocaines. Cette confidence avait été chaleureusement acclamée par les politiques et professionnels espagnols qui en avaient tous exprimée une grande satisfaction. Certains préparaient même déjà leur flotte, s'attendant à ce que les choses se concrétisent dans l'immédiat. D'ailleurs la semaine après la visite de Felipe VI, certains pêcheurs andalous avaient commencé à acheter des licences de pêche d'une durée de deux mois, espérant avoir accès aux eaux marocaines dès le 1er août. Et d'après le président de la Fédération andalouse des associations de pêche (FAAPE), Pedro Maza, une licence de ce type coûte 3 500 euros, soit plus de 39 000 dirhams environ. Rabat toujours discret Mais d'après «des sources en contact avec les autorités marocaines, il faudrait attendre le 10 septembre prochain – date à laquelle se réunira la commission mixte – pour être fixé» annonce EFE. D'après l'agence de presse, Rabat aurait «officieusement» décidé de ne considérer les licences achetées par les professionnels espagnols que lors de l'entrée en vigueur effective de l'accord de pêche, afin de ne pas les pénaliser. Comme à l'accoutumée, les autorités marocaines restent très discrètes sur l'accord de pêche. Jusqu'ici, les raisons du retard pris n'ont pas été élucidées. Toutefois de leur côté, les chalutiers espagnols attendent beaucoup de la rencontre de septembre prochain. «Nous souhaitons que certains détails liés à l'accord soient clarifiés», a déclaré Pedro Maza. Il fait notamment allusion à la possibilité pour les Européens d'utiliser la lumière artificielle pour la pêche nocturne. Rappelons que le protocole de pêche entre le Maroc et l'Union profitera à 126 navires européens, dont une centaine est espagnole. En retour, Rabat recevra près de 40 millions d'euros par an, contre 36,1 millions pour le précédent accord. Et ce en échange de l'extension de la zone de pêche et de hausse des quotas de capture.