Il y a bientôt deux semaines, la vidéo d'un pédophile marocain pris en flagrant délit à Marrakech faisait le tour du web, suscitant l'indignation totale. Mais comme s'il ne suffisait pas qu'un enfant soit ainsi abusé, le coupable vient d'être condamné à seulement 2 ans de prison. Yabiladi a appelé l'ONG qui s'était portée partie civile, qui estime que cette sentence est «une honte pour le Maroc». Détails. Le verdict est tombé mardi 15 juillet vers 16 heures. Le tribunal de première instance de Marrakech a condamné à deux ans de prison l'épicier pédophile pris en flagrant délit, apprend Yabiladi par le biais de Najia Adib, présidente de l'association Touche pas à mes enfants qui s'était constituée partie civile dans l'affaire. «C'est une honte pour tout le Maroc» Pour rappel, les voisins de l'épicier l'avaient surpris en train d'abuser d'un petit garçon âgé de presque 10 ans. L'un d'eux a pris une vidéo qu'il a ensuite publiée sur Youtube le 7 juillet. Le partage sur les réseaux sociaux et la reprise par les médias avaient suscité un tollé. Les internautes étaient également choqués par les propos de certains témoins qui estimaient que le cas du pédophile n'aurait pas été aussi grave si sa victime était une fille. La peine prononcée contre le quinquagénaire est assortie d'une amende de 10.000 dirhams versés à la famille du petit garçon en guise de dédommagements. Mais ce verdict provoque l'indignation totale des associations. «C'est une honte pour les enfants, c'est un honte pour les associations, pour la justice et pour tout le Maroc», dénonce Najia Adib. Selon la loi, il devrait écoper de 10 à 20 ans de prison L'autre aspect de ce procès décrié par Touche pas à mes enfants est le traitement de cette affaire par un tribunal de première instance. «La pédophilie est un délit pénal, nous ne comprenons pas cette manière de procéder», souligne la présidente, qui avait déjà estimé que le choix de cette juridiction est «un scandale». Selon les articles 485 et 486 du Code pénal en effet, l'épicier pédophile devrait écoper de 10 à 20 ans de prison. «Ces articles parlent des victimes de moins de dix ans et le petit garçon en question a 9 ans et quelques mois. Il n'a pas encore ses 10 ans, alors que l'épicier a 57 ans. C'est scandaleux», explique Mme Adib. Quand la pédophile est assimilée à un «cambriolage de supermarché» ? Pour cette militante des droits des enfants, condamner un pédophile avéré à deux ans de prison, c'est assimiler son crime à «un cambriolage de supermarché». D'après elle, la famille de la victime est encore sous le choc suite à ce verdict, et le petit garçon est totalement déboussolé. L'association se prépare à faire appel. «Nous le ferons très prochainement, juste le temps de finaliser quelques points avec notre avocat», assure Najia Adib.