Casablanca n'aura finalement pas son métro aérien. Après des mois d'études, le Conseil de la ville a tranché : le projet est trop coûteux et sa réalisation complexe. Des bus à haut niveau de service, mais aussi quatre nouvelles lignes de tramway vont se substituer au métro aérien. C'est une déception pour les Casablancais qui rêvaient de voir un métro suspendu dans les différentes artères de la ville comme c'est le cas à Paris, Miami ou Chicago. Le Conseil de la ville a finalement choisi de ne pas donner suite au projet de métro aérien annoncé en grande pompe il y a un peu plus d'un an. Lundi, la ville a décidé de le substituer par quatre nouvelles lignes de tramway ainsi que des Bus à haut niveau de service (BHNS) pour assurer le transport dans la capitale économique. Selon L'Economiste, ces nouvelles lignes de tram couvriront, sur une longueur de 80 km, les quartiers non desservis par la ligne actuelle : Moulay Rachid, Lahrayouine, Ain Sebaâ, El Oulfa, Lissasfa, Rahma… Le décor était déjà planté pour le métro aérien Pourtant, le décor était déjà planté pour le projet de métro aérien qui devait relier, sur 15 km, le quartier Moulay Rachid au Centre ville. Des études de faisabilité (topographiques et géotechniques) ont été initiées par Casa Transport et les coûts onéreux du projet semblaient connus d'avance. Pourquoi alors ce volte-face ? Les 9 milliards de dirhams que devrait coûter le métro aérien constituent déjà une somme exorbitante et pour financer le projet, des négociations avaient été entamées avec l'Etat, mais elles n'ont pas abouti à des solutions viables. La ville avait aussi pensé à céder une partie de son patrimoine pour financer le métro. Mais aucun montage financier n'a donné satisfaction aux autorités. «Lorsque nous avons entamé les études d'avant projet, nous avons trouvé que le coup du métro aérien était assez élevé. En plus de cela, l'insertion urbaine du moyen de transport (points de passage) posait problème», explique à Yabiladi un responsable de Casa Transport. «Deux options ont été proposées au Conseil de la ville à savoir un métro aérien avec 8 km de tramway ou quatre nouvelles lignes de tram (80 km) avec des BHNS. Le Conseil s'est prononcé pour la dernière option», a précisé le responsable. Au problème financier s'ajoute donc le volet urbain. Les autorités de la ville avancent qu'il y'aurait plusieurs difficultés sur le tracé de la ligne de métro. Selon L'Economiste, des points noirs ont été notés lors de l'étude préalablement menée par la société, notamment les trémies sur le Boulevard Zerktouni, des zones difficiles sur celui de Driss El Harti ainsi que l'emplacement du futur centre de maintenance du métro. BHNS et nouvelles lignes de tram à la place L'option de nouvelles lignes de tramway avec des BHNS paraissait donc beaucoup plus utile et plus réaliste. Elle doit permettre de desservir plus de quartiers et probablement transporter plus de Casablancais. A bien y réfléchir, cette option est plus sensée. Le tram actuel qui couvre 31 km (soit deux fois plus que le métro) n'a coûté que 5,9 milliards de dirhams. Certes le métro devait transporter 400 000 voyageurs par jour, mais sa réalisation estimée à près de 9,6 milliards de dirhams a été jugée trop onéreuse pour desserte minimale. La ville devra donc solutionner son problème de transport autrement. Quelques 200 BHNS seront introduits à Casablanca dans le cadre du Plan d'actions prioritaire (PAP), explique le quotidien. Ces bus seront une solution complémentaire au transport urbain de la capitale économique. L'étude pour ces BHNS sera entamée durant cet été. Elle permettra d'apporter des solutions pour couvrir les zones les plus denses, notamment Errahma et Lahrayouine. La deuxième ligne de tramway de 19 km qui doit relier Sidi Bernoussi à El Fida, incluse également dans l'étude, semble également sur de bon rail. Reste à savoir si nous n'auront pas le droit à un nième rebondissement sur ce dossier. Il ne vaudrait mieux pas vu l'état actuel du transport urbain casablancais.