Apparemment, l'euphorie des premiers jours ayant suivi la présentation des deux propositions de loi sanctionnant toute tentative de normalisation avec Israël a cédé la place au doute. Les initiatives ne font plus l'unanimité chez les députés. La commission de la Justice qui devait se saisir du dossier vient d'ailleurs d'esquiver le débat en le déléguant à la commission des Affaires étrangères. Et tout porte à croire que les projets risquent d'être enterrés. Les fameuses propositions incriminant toute normalisation avec Israël font, encore, parler d'elles. Le nouveau président de la commission de la justice à la Chambre des représentants, Abdellatif Ouahbi, vient de se débarrasser de la patate chaude. Il a renvoyé les projets de loi à la commission des Affaires étrangères, arguant qu'il s'agissait là d'une question concernant en premier lieu les relations internationales du Maroc, nous confie une source au parlement. Le député Abdellatif Ouahbi, avocat au barreau de Rabat, est l'ancien président du groupe parlementaire du PAM. Mais il est surtout présenté comme étant l'«auteur» de l'initiative anti normalisation des élus du parti du Tracteur déposée le 1er août dernier. La pression israélienne a eu gain de cause La balle est donc renvoyée dans le camp de Ali Kabiri, président de la commission des Affaires étrangères, membre de la majorité sous l'étiquette Mouvement Populaire. Et cela accorde davantage de crédits aux informations faisant état d'une volonté des PAMiste de retirer leur proposition. Il montre, également, l'embarras de Ouahbi à introduire les deux propositions en question dans l'ordre du jour de la commission qu'il préside alors que son propre groupe parlementaire y est hostile. Des signes qui montrent à quel point la pression israélienne, soutenue par le lobby juif américain, sur les autorités marocaines a porté ses fruits. Un cadeau empoisonné Que fera le président de la commission des Affaires étrangères ? «Pas grande chose», indique une source au sein du PAM. «Il devra faire comme s'il n'a rien reçu de la part de Ouahbi. Sachant que le nombre de dossiers que ladite commission est appelée à examiner durant cette législature, d'ailleurs assez important, joue amplement en sa faveur. Une manière pour lui de renvoyer l'ouverture de ce cadeau piégé aux calendes grecques et de s'en débarrasser une bonne fois pour toute. Une solution qui satisfait tout le monde à part quelques irréductibles anti-normalisation avec Israël», ironise la même source.