De nouvelles lignes maritimes entre le Maroc et la France, l'Espagne, l'Italie et même le Portugal vont bientôt voir le jour. Le Maroc vient de lancer un appel à manifestation d'intérêt pour l'exploitation de lignes maritimes exclusivement destiné aux compagnies nationales. Cependant les opérateurs étrangers pourront, par un autre moyen, soumissionner à cet appel. Détails. Le secteur du transport maritime pourrait connaitre, dans les prochains mois, un certain changement. Le ministère de l'équipement et du transport a lancé, le 24 septembre dernier, un appel à manifestation d'Intérêt (AMI) pour l'exploitation de lignes maritimes de transport de passagers avec ou sans véhicules accompagnés et de transport mixte reliant le Maroc et l'Europe. Si l'ensemble des lignes existantes sont concernées, d'autres verront le jour, notamment les lignes reliant Agadir, Tarfaya et Laâyoune aux Iles Canaries, indique le communiqué du ministère. En outre, les MRE du Portugal pourront désormais rejoindre le royaume grâce à la liaison Portimao-Tanger Med, selon la même source. Par ailleurs, les Marocains de France ne seront plus conditionnés par la seule traversée via Sète, puisque le département de Rebbah veut relier le port de Tanger Med à celui de Vendres. Contrairement à ce qui fait habituellement, cet AMI n'est ouvert qu'aux opérateurs nationaux. L'objectif selon le ministère, est de «restaurer l'équilibre qui devrait marquer ce trafic à travers une participation plus accrue des opérateurs nationaux et du pavillon marocain». Depuis le retrait de la Comarit en effet, le transport maritime entre le Maroc et l'Europe est largement dominé par les compagnies étrangères en général et espagnoles en particulier. L'AMI du ministère propose cinq lots de destinations différentes, précisant qu'«un candidat ne peut soumissionner simultanément à plusieurs lots». Toutefois, «chaque lot est indivisible et ne peut être fractionné ; par conséquent le candidat doit soumissionner pour le lot entier». Les opérateurs étrangers intéressés devront créer une structure au Maroc Cependant au regard de l'état actuel du secteur, quelle compagnie marocaine pourrait bien relever ce défis. On aurait pu espérer qu'IMTC puisse prendre les rennes du pavillon national. Mais cette compagnie traverse également d'énormes difficultés. D'ailleurs son patron, le commandant Mohamed Karia, n'a cessé, depuis le début de cette année, d'insister sur la nécessité, pour le gouvernement, de faire des efforts pour sauver le secteur. Intershipping, quant à elle, est encore une petite structure. Le ministère de tutelle semble avoir pensé à ce point. «Il y a un autre moyen, des sociétés internationales qui créent des structures ici au Maroc. On a par exemple trois sociétés internationales qui se sont installées. Elles peuvent soumissionner à l'AMI», explique à Yabiladi Mustapha Baba, conseiller communication au ministre de l'Equipement et du Transport. En d'autres termes, les opérateurs étrangers intéressés devront au préalable créer une société de droit marocain pour prétendre à une quelconque candidature. Deux semaines après le lancement de cet appel à manifestation difficile de savoir quelles sont les entreprises qui y ont déjà soumissionné. Il faudra attendre, le 21 novembre prochain, date de l'ouverture des plis pour en savoir plus. Comarit, aux oubliettes ? Le gouvernement marocain semble donc avoir définitivement tourné la page « Comarit ». Bien que la société soit encore en redressement judiciaire, donc autorisée à reprendre ses activités si elle en a la capacité, difficile de l'imaginer soumissionner à l'AMI d'Aziz Rebbah. La compagnie a jusqu'à fin octobre pour présenter, au tribunal, un business plan viable. Faute de quoi, sa liquidation sera officiellement prononcée.