L'Espagne n'a pas l'intention de rendre Sebta et Melilla au Maroc. Pour la diplomatie espagnole, la question ne devrait même pas faire l'objet d'un débat. C'est ce qu'a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel García-Margallo, mardi, à Madrid, lors d'un débat auquel a pris part également le ministre marocain délégué Youssef Amrani. Les détails. Ceux qui croient que l'Espagne pourrait un jour rendre Sebta et Melilla au Maroc pour, entre autres, sortir de la crise économique, comme proposé par certains, ont tout faux. L'Espagne n'a pas l'intention de les céder au Maroc, en tout cas par pour bientôt. «Ne touchez pas à nos Sebta et Melilla», a prévenu ce mardi matin José Manuel García-Margallo, ministre espagnol des Affaires étrangères, dans un message adressé au Maroc. Ce dernier participait, en effet, à une rencontre débat, organisée à Madrid par l'agence de presse espagnole Europa Press, aux côtés de Youssef Amrani, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération. Pour le chef de la diplomatie espagnole, la souveraineté des deux enclaves espagnoles, situées sur le territoire marocain, ne doit faire l'objet d'aucun débat. José Manuel García-Margallo a, toutefois, insisté sur le dialogue comme outil pour la résolution de «tout conflit bilatéral». On ne sait, cependant, pas si Youssef Amrani a réagi à cette déclaration. La position du Maroc sur la question reste, en tout les cas, fixe. La position du Maroc inchangée Dans un entretien, en janvier dernier, avec le journal électronique espagnol «El Imparcial», Saâd Dine El Othmani avait souligné que le Maroc plaidait pour une «solution politique à travers le dialogue», soulignant que la position du royaume «reste inchangée». Les deux gouvernements, espagnol et marocain, ont fait des «efforts considérables pour dépasser les préjugés» et trouver un «terrain d'entente sur les questions de divergence», affirmait alors le ministre marocain. Aujourd'hui, rien n'a donc changé de ce côté-là. Manuel García-Margallo et Youssef Amrani ont, par ailleurs, abordé le conflit du Sahara. Pour le responsable marocain, le statu quo dans la question du Sahara «est non seulement inacceptable, mais représente un sérieux risque pour la région du Maghreb et ailleurs». «On ne peut pas permettre que cette région soit exposée à l'incertitude qui aggraverait les vulnérabilités déjà existantes», a-t-il souligné, rapporte un communiqué du ministère qui nous est parvenu ce mardi matin. «Pour remédier à cette situation le Maroc a assumé volontairement et pleinement ses responsabilités en présentant l'initiative d'autonomie au Sahara», a rappelé Amrani, affirmant que cette proposition «sérieuse» et «crédible», offrait «une réponse constructive à l'appel du Conseil de sécurité, du secrétaire général de l'ONU et de l'ensemble de la communauté internationale à parvenir à une solution politique, juste, durable et mutuellement acceptable pour ce différend régional». Plusieurs autres questions ont également été évoquées par les deux responsables, dont la situation au Mali, l'immigration clandestine et les rapports économiques entres les deux pays.