La qualité de l'enseignement ne s'améliore pas. Le programme d'urgence (2009-2012), présenté au moment de son lancement comme l'ultime remède aux maux de l'éducation nationale a complètement failli dans sa mission. 3,3 milliards de dh dépensés pour de piètres résultats. Sauver le système éducatif marocain relèverait-t-il de l'impossible ? Les ministres se succèdent, les plans changent mais le résultat est toujours le même: l'échec. Les derniers espoirs en le programme d'urgence lancé tambour battant, lors de la rentrée scolaire 2008-2009, par Ahmed Akhchichine (2007-2012), viennent d'être officiellement enterrés par le nouveau titulaire du département de l'Education nationale. C'est le retour à la case départ. Un retour annonciateur, dans les prochains mois, d'une nouvelle initiative à l'actif de Mohamed El Ouafa qui sera présentée comme l'ultime chance de redonner vie à l'enseignement. Mercredi devant les membres de la Commission de l'Enseignement, Culture et Communication, El Ouafa n'a pas fait dans la dentelle. Armé des conclusions d'un audit interne, il venait de signer l'arrêt de mort d'un programme qui a couté aux finances de l'Etat plus de 3,3 milliards de dh pour de maigres réalisations. Une dilapidation des deniers publics qui, sous d'autres cieux démocratiques, appellerait nécessairement enquête. Echec sur toute la ligne Parole aux chiffres. Le programme d'urgence initié en 2009 par le PAMiste Ahmed Akhchichine avait de grandes ambitions. Il prévoyait à l'horizon 2012, la construction de 373 écoles primaires dont 1700 salles de classes en milieu rural, finalement ce ne sont que 99 unités en trois ans qui ont vu le jour, soit seulement 27%. C'est très peu. Concernant les collèges, là aussi le tableau n'est guère reluisant. C'est le même constat d'échec. Les conclusions de l'audit effectué par les services de Mohamed El Ouafa ont montré que sur les 807 figurant dans le plan annoncé par Akhchichine, seuls 193 ont eu la chance d'être réalisés. Quant aux internats, les résultats n'étaient pas, également, au rendez-vous. Le programme d'urgence envisageait la construction de 350 unités, finalement ce ne sont que 67 internats qui ont émergé du néant. Compte tenu des précédents chiffres, il est logique que la construction des salles scolaires suive ce trend baissier. L'ancien ministre de l'Education national tablait sur la réalisation de 8822 salles. Ne dérogeant pas à la règle, cet objectif annoncé en 2009 n'a pas été atteint, seules 4099 unités ont été construites. Par ailleurs, le document présenté aux députés par Mohamed El Oufa a souligné que le taux de la généralisation de la scolarisation n'a pas dépassé les 63% contre 95% annoncé par Akchichine. L'histoire se répète Le 15 Janvier 2009, à peine trois mois après sa nomination à la tête du ministère de l'Education national, Ahmed Akhchichine (très proche de Fouad Ali El Himma) tirait à boulets rouges sur le bilan de la réforme de l'enseignement menée par la Commission spéciale Education et formation (COSEF), lancée en 1999 par feu Hassan II et comptait dans ses rangs, Abdelilah Benkirane, l'actuel chef de gouvernement. Chiffres à l'appui, Akhchichine signait l'arrêt de mort de presque dix ans de travail, de missions à l'étranger et de rencontres. C'était sa manière de baliser le terrain à sa nouvelle stratégie. «Le programme d'urgence constitue une occasion historique qu'il importe d'exploiter pour insuffler une nouvelle dynamique à la réforme du système de l'éducation et de la formation». Les propos sont de Ahmed Akchichine.