Lors de son entretien avec Nasser Bourita à Rome, Antony Blinken ne s'est pas contenté d'insister sur «les droits de l'Homme», comme il l'avait fait le 30 avril, mais a également mis l'accent sur la «liberté de presse». C'est désormais chose faite. En marge de la nouvelle session de la Coalition internationale anti-Daesh, tenue ce lundi 28 juin à Rome, le ministre marocain des Affaires étrangères s'est entretenu avec son homologue des Etats-Unis. Une réunion qui s'est tenue dans une salle à part et à laquelle ont pris part les proches collaborateurs des deux chefs de diplomatie. Cette réunion contraste avec les 30 secondes accordées par le président Joe Biden au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, lors du sommet de l'OTAN de Bruxelles du 14 juin. «L'entretien entre M. Bourita et M. Blinken a porté sur l'évolution des relations bilatérales et sur des questions d'ordre régional, notamment la situation en Libye et au Moyen-Orient», a indiqué le ministère marocain des Affaires étrangères sur Twitter. Le secrétaire d'Etat a choisi le même réseau social pour annoncer la réunion avec Bourita. «Bonne rencontre aujourd'hui avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita pour passer en revue nos intérêts communs pour la paix et la stabilité régionales et les droits de l'Homme, y compris la liberté de la presse. Nous avons également discuté des développements en Libye et de notre désir d'y voir la stabilité et la prospérité», a-t-il souligné. Good meeting today with Moroccan Foreign Minister Nasser Bourita to review our shared interest in regional peace and stability and human rights, including press freedom. We also discussed developments in Libya and our desire to see stability and prosperity there. pic.twitter.com/wutaKYIuw9 — Secretary Antony Blinken (@SecBlinken) June 28, 2021 Blinken insiste sur les droits de l'Homme et la liberté de presse Force est de constater que Blinken a une nouvelle fois mis l'accent sur «les droits de l'Homme». Un thème qu'il avait déjà abordé avec son homologue marocain à l'occasion de leur premier appel téléphonique le 30 avril. Pour mémoire, Antony Blinken avait salué les «réformes de grande envergure du roi Mohammed VI entreprises au cours des deux dernières décennies». Néanmoins il avait encouragé le Maroc à «poursuivre dans la mise en œuvre de ces réformes et à réaffirmer son attachement à la protection et à la promotion des droits de l'Homme et des libertés fondamentales», indiquait alors le Département d'Etat dans un communiqué. Deux mois plus tard, l'Américain revient sur le même sujet mais en mettant en exergue «la liberté de presse». Le timing de cette précision de Blinken n'est pas fortuit, alors que s'enchaine des procès de journalistes et d'activistes sur les réseaux sociaux. Les procès de Souleiman Raissouni, Omar Radi, Maati Monjib, ou encore la récente condamnation du youtubeur maroco-etatsunien «3robi f Merican» à 3 mois de prison ferme, ont eu des échos jusqu'à Washington. La question des droits humains est sujet sensible pour les démocrates qui veulent se démarquer de la politique du président Donald Trump. Son successeur Joe Biden a annoncé, dès février, depuis le siège du Département d'Etat, l'organisation d'un sommet international sur les droits de l'Homme, cette année aux Etats-Unis. La réunion entre les deux ministres, de ce lundi 28 juin à Rome, intervient après les conversations téléphoniques du 30 avril et du 18 mai.