Ne vous moquez pas d'avance les ladies. Nous ne sommes pas dans un polar ou une série de science fiction à la sauce américaine ou africaine mais bien dans la réalité et au Maghreb. Cette pratique semble bel et bien exister à en croire des témoignages de «victimes». Alors, faut-il ouvrir l'œil, tendre l'oreille et se méfier de tout le monde ? Mystère mes chères ladies. A coup sûr, la sorcellerie fait peur quelque soit sa provenance et celle du Maghreb est particulièrement redouté. Décoctions de plantes, morceaux de squelettes retrouvés dans du couscous, thé ensorcelé, dans plusieurs régions de la zone Maghreb, certaines femmes estiment volontiers avoir été victimes de mauvais sorts et/ou de magie noire. Ailleurs dans des campagnes reculées, ce sont des enfants qui ont parfois été retrouvés mutilés, les commentaires évoquant la possibilité qu'ils aient servi de «sacrifices» pour un rituel obscur. N'avez-vous jamais entendu les ladies votre mère ou votre tante évoquer ce «tagine ensorcelé ou cette soupe suspicieuse» qu'aurait avalé une malheureuse cousine ou voisine tombée malade ou morte à la suite de diarrhées aigues? Le culte vaudou vous est familière, la «puissante magie noire marocaine ou arabe» vous fascine ou agace ? A coup sûr, la sorcellerie fait fantasmer, fait parler d'elle et personne n'ose clamer en être un adepte ou un amateur. Vrai ou pas ? Chaque histoire a un goût d'inachevé «Les supputations vont bon train quand il s'agit de sorcellerie», juge Omar, étudiant en médecine générale à Berlin. «Lorsque je vais en vacances dans mon patelin en Tunisie, ma grand-mère me raconte des histoires ayant trait à la sorcellerie qui se déroulent dans le village. Je reste néanmoins stoïque et refuse d'y croire un seul instant». De l'avis de sa sœur Mayra, il est bien possible que des hommes aient été victimes d'impuissance sexuelle suite à des incantations ou alors tombent amoureux d'une femme contre leur volonté. Kenza raconte un soupçon de dépit dans la voix et le rire nerveux, l'expérience vécue en compagnie d'une amie d'enfance. «Nous étions très jeunes, peut être avions nous 6 ou au mieux 8 ans. La belle-mère de mon amie ne nous portait pas dans son cœur et mes parents me mettaient souvent en garde contre les plats qu'elle servait au goûter. J'ai ainsi développé une phobie contre toute nourriture ne provenant pas de chez moi». Mounia, étudiante en Lettres Classiques n'aime pas pour sa part, étaler son linge sale sous les yeux d'inconnus. Et pour cause, la jeune fille juge beaucoup plus prudent de cultiver la méfiance. «Concernant les histoires d'envoûtement, on ne peut vraiment plus les dénombrer», estime Housna tunisienne installée à Paris depuis deux ans. Cette dernière soupire de déception à l'idée d'utiliser une quelconque poudre magique afin d'ensorceler un homme et le rendre fou d'elle. La piété et le Coran : arme contre la sorcellerie ? «La religion musulmane interdit formellement la sorcellerie qui est un grand péché», rappelle le cheikh Said El Kamali jurisconsulte et conférencier à Masjid Sounna à Rabat. «Selon un hadith du prophète Mohamed, la personne qui va voir un sorcier même s'il n'y croit pas et celle autre qui y va avec ténacité sont toutes les deux réprimandés et commettent le chirk». Pour cette Algérienne de 42 ans, «la sorcellerie est l'œuvre de Satan ou des mauvais djinns». «Je porte un talisman portant des inscriptions avec des versets du Coran qui ne me quitte jamais. Il m'a été offert par ma mère lorsque je me suis mariée. Ainsi je suis toujours protégée contre les jnouns et autres esprits malsains qui en voudraient à mon bonheur», explique Rania. La jeune femme bien que scientifique talentueuse ne peut s'empêcher de croire en l'existence de la sorcellerie, très «puissante au Maghreb et au Maroc». Et vous les ladies ? Sceptiques ou convaincues de son existence? Pour sûr, attention aux raccourcis dans les raisonnements !