Depuis toutes ces années que l'entreprise américaine de transport et de déplacements Uber est installée au Maroc, elle n'a cessé de faire régulièrement la Une des médias, même si c'est à défaut. Les conducteurs Uber sont agressés et parfois même molestés par les chauffeurs de taxis, alors que l'Etat détourne la tête. Aujourd'hui, Uber Maroc annonce la suspension de ses activités. C'est dans un communiqué que l'entreprise a déclaré jeter l'éponge : « Nous avons transformé la manière dont les gens se déplacent et interagissent entre eux et avec leurs villes. Mais une transformation réussie nécessite d'être un partenaire responsable pour les villes, les chauffeurs et les utilisateurs que nous servons. C'est pour cela que nous avons tout fait pour travailler avec les autorités et pouvoirs publics au Maroc afin de trouver une solution qui conviendrait à tous. Malheureusement, depuis notre lancement au Maroc il y a bientôt 3 ans, nous n'avons pas eu de clarté sur l'intégration des applications comme Uber au modèle de transport existant. C'est pour cela que nous prenons la décision difficile de suspendre notre activité au Maroc ». Fin de l'acte 1, et vraisemblablement des actes suivants aussi… bien qu'Uber justifie sa décision par une contrainte réglementaire, et en filigrane, par les risques encourus par ses 300 chauffeurs et 19.000 clients. « L'incertitude réglementaire actuelle ne nous permet pas de fournir une expérience sûre et fiable, qui réponde aux exigences de nos clients, chauffeurs comme passagers. Ainsi, tant qu'il n'y aura pas de vraie réforme et un environnement favorable aux nouvelles solutions de mobilité, nous sommes contraints de suspendre nos opérations, dès cette semaine ». Et Uber de conclure que « nous serons prêts à revenir dès que de nouvelles règles seront en place ». Ce n'est, donc, qu'un au revoir. Dont acte. Et les chauffeurs de taxis semblent avoir gagné cette manche. Mais est-ce nécessairement une bonne chose ? Laisser assurer ses droits au moyen de la violence, parce que violence il y a eu, n'est pas à l'honneur de l'Etat marocain, qui a laissé s'installer Uber sans garantir d'environnement légal à l'activité. Par ailleurs, il faut dire qu'Uber a canalisé les rancœurs de chauffeurs de taxis dans tant de pays au monde, car son activité précarise les professionnels des secteurs, et bien qu'il y ait des réglementations dans ces pays, comme en France par exemple. Le problème ne serait-il pas, finalement, dans l'idée même d'Uber ?