Après celui de Tanger, le RNI a tenu aujourd'hui au théâtre Mohammed V de Rabat son congrès régional pour la Région de Rabat-Salé-Kenitra, poursuivant ainsi la tournée des Régions administratives. Une certaine mue est en tain de s'opérer dans ce parti resté longtemps rigide et n'apparaissant qu'en période électorale. Une ambiance bon enfant dans l'attente du président Aziz Akhannouch, qui arrive et fait une entrée de superstar, ovationné par les centaines de jeunes venus de la Région. L'enjeu de ce congrès est l'élection des membres du Conseil de la Région mais aussi et surtout de poursuivre l'établissement de la nouvelle ligne du parti. « La social-démocratie est un concept très vaste, et il se décline différemment dans chaque pays, et au sein de chaque pays, il varie de région en région », nous explique cette militante du parti. Et il peut même changer de parti en parti. Et de fait, la social-démocratie prend appui d'abord sur la définition de la société, du moins telle que la perçoivent les électeurs du RNI. Aussi un sondage a-t-il été mis à la disposition des participants pour se prononcer sur les priorités, les valeurs et les idées. Ainsi, les militants du RNI se considèrent à 79% comme étant positionnés au centre. Que signifie le centre ? Le croisement entre plusieurs idéologies, dans leur adaptation aux réalités. Pour ce qui concerne les champs d'intervention qui doivent être ceux, prioritaires, du gouvernement, les membres du RNi – parti connu pour son ancrage économique et entrepreneurial – pensent que l'attention doit être portée d'abord sur la lutte contre la pauvreté, puis en second lieu sur le renforcement du pouvoir d'achat des citoyens, puis sur la lutte contre le chômage et ensuite sur l'action en faveur de l'émergence d'une classe moyenne. Enfin, concernant la politique de l'éducation, et plus précisément sur les langues d'apprentissage, l'arabe vient bien évidemment en premier , suivi de l'anglais (surprise !) à 71%, puis du français à 63%... Dans son allocution, Aziz Akhannouch a répondu à certaines attaques médiatiques sur l'implication du RNI dans des secteurs gouvernementaux. Maniant humour et fermeté, il a lancé que « ces gens doivent nous dire s'ils veulent qu'on soit des officines électorales ou que l'on vienne au-devant de vous pour échanger ! ». Puis le chef du parti développe ses idées sur différentes réformes qui constitueront le programme du modèle de développement du parti, tel qu'il le voit. Et il lance encore une petite pique de réponse ! « Dès qu'on évoque l'éducation, on nous on parle de ministères… de blocage… alors que nous sommes en train d'élaborer un programme de parti ». Dans la parole donnée à la salle pour les 7 provinces de la Région, certains intervenants ont animé la salle, certains par les ovations et les satisfécits, mais certains autres en apostrophant le chef du RNI/ministre de l'Agriculture sur les problèmes agricoles rencontrés dans leurs provinces, comme celui de Sidi Slimane, qui a demandé à Aziz Akhannouch de se rendre dans sa ville pour y voir les choses de ses propres yeux et de s'en faire une idée. Le RNI a donc entamé sa mue, comme l'ont expliqué plusieurs orateurs, en mettant d'abord en place ses structures, en train d'être élues les unes à la suite des autres, puis aussi et ensuite (et surtout) en élaborant un programme politique et de développement économique selon une approche participative. Ce ne sont plus des suites de monologues, mais des interactions directes et/ou digitales entre bases et cadres, puis dirigeants. Objectif 2021.