C'est le grand chantier, le chantier-phare de l'ONCF et du Maroc de ces dix dernières années. La LGV reliera Casablanca à Tanger en un peu plus de 2 heures, au lieu de 5 actuellement. Les travaux de génie-civil, entamés en 2012, sont réalisés aujourd'hui à hauteur de 78%. Ces travaux, réalisés principalement par des entreprises nationales, tournent à plein régime sur tout le tracé, de même que la construction des ouvrages va aussi à grande vitesse, si l'on ose dire… Cette ligne comprend deux viaducs très longs, sur l'oued el Hachef, près de Tanger et d'une longueur de 3,5 kilomètres, et celui du Loukkos, dans la région de Larache, long de 2,25 kilomètres. En tout, le gigantesque projet de la LGV Tanger-Casablanca comprend 12 viaducs, 169 pont-routes et ponts-rails, et plus d'une centaine d'ouvrages hydrauliques…. réalisés à 80% par des entreprises marocaines. Et déjà, les premiers trains ont été réceptionnés et montés dans l'Atelier de maintenance des Trains à grande vitesse de Tanger, inauguré en septembre 2015 par les deux chefs d'Etat français et marocain. Les trains à grande vitesse livrés jusqu'ici y subissent actuellement les vérifications nécessaires ainsi que les différents essais statiques et dynamiques. Ce chantier de la LGV, fortement critiqué et décrié à ses débuts, quand Nicolas Sarkozy avait réussi à le vendre au Maroc, est aujourd'hui accepté par l'opinion publique et une grande partie de ceux qui le critiquaient auparavant. Il s'agit d'un projet structurant qui œuvrera à augmenter la mobilité, mais plus rapidement et plus confortablement. Le Tanger-Casablanca n'en est que la première partie. Mais qu'en est-il de l'ONCF, puissamment attaqué de toutes parts durant ces derniers mois en raison des retards, des imprécisions et de bien d'autres lacunes dans le fonctionnement ? Et bien, l'Office se porte bien et les hiatus enregistrés sont le prix à payer (très provisoirement, assurent les responsables de l'Office) pour l'amélioration rapide de la qualité et des prestations. Les chiffres attestent que l'ONCF affiche une bonne santé financière. Ainsi, et en effet, les résultats financiers affichent des agrégats financiers et de gestion qui dépassent les prévisions budgétaires : un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de DH en 2015, une valeur ajoutée de 2,6 milliards de DH, un Excédent Brut d'Exploitation de 1,5 milliard de DH et une capacité d'autofinancement (bénéfice + amortissement) de 874 millions de DH,… Cela a permis la réalisation de grands projets, comme le doublement de la ligne Settat-Marrakech, du triplement de la voie entre Casablanca et Kenitra, de la mise à niveau des lignes de Fès-Oujda et Sidi Kacem-Tanger et de la modernisation et du renforcement du parc matériel roulant (toutes choses étant perfectibles par ailleurs, pour ce dernier point du moins). Tanger étant devenu une ville à l'activité intense et un remarquable pont économique entre l'Europe et le Maroc, la LGV sera un équipement incontournable pour la relier au centre du Maroc et au cœur de ses activités économiques.