Trois ménages sur quatre en France devraient connaître une hausse de leur pouvoir d'achat en 2019, pour la première fois depuis dix ans, indique l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) cité par le journal Les Echos. Les seuls «perdants» se trouveront aux deux extrêmes de l'échelle de revenus, prévoit la même source qui estime à 0,5 point de PIB la baisse, cette année, de la pression fiscale sur les ménages suite aux mesures prises par l'exécutif pour apaiser la crise des «Gilets jaunes». «Il s'agit d'un vrai tournant pour les ménages, qui vont connaître la première vraie baisse de leur taux de prélèvements obligatoires depuis 2007 et la loi Tepa (loi du 21 août 2007 en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat destinée à promouvoir l'activité économique, Ndlr) de Nicolas Sarkozy», souligne Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, cité par le site internet du journal économique. Pour Les Echos, l'année 2019 va «marquer une bascule», expliquant qu'en tout, ce sont 11,4 milliards d'euros qui vont être injectés par les pouvoirs publics dans le pouvoir d'achat des Français, dont 10,3 milliards peuvent être directement imputés aux mesures annoncées en décembre par le président Emmanuel Macron (revalorisation de la prime d'activité, heures supplémentaires défiscalisées et désocialisées, remise sur la contribution sociale généralisée -CSG- pour certains retraités, etc.). Selon l'OFCE, cette injection massive devrait avoir des effets positifs sur la croissance, rendue plus pâlichonne par la conjoncture mondiale. → Lire aussi : France : le gouvernement confirme la suppression de 120.000 postes dans la fonction publique d'ici 2022 L'Observatoire calcule que la politique budgétaire devrait avoir un impact de 0,5 point de PIB sur le taux de croissance en 2019, dont + 0,3 point rien que pour les «mesures gilets jaunes». La même source a évalué à 700 euros le gain moyen par ménage. Ce sera plus pour les classes moyennes – où l'on devrait dénombrer pas moins de 90 % de « gagnants » – qui tireront grand profit des heures supplémentaires défiscalisées et de la nouvelle étape de baisse de la taxe d'habitation, observe cependant l'OFCE. Il n'en reste pas moins, d'après l'Observatoire, que 25% des ménages vont accuser une baisse de leur revenu disponible après l'application des mesures gouvernementales, avec une perte moyenne proche de 1 % (280 euros par an). On trouvera ces «perdants» principalement aux deux extrêmes de l'échelle de revenus. Parmi les 5 % de Français les moins aisés, ils seront près d'un tiers à y perdre, principalement à cause de la réforme du mode de calcul des APL (aide personnalisée au logement, Ndlr) et du quasi-gel de certaines prestations sociales, détaille-t-il. A l'autre bout de l'échelle, parmi les 15 % de Français les plus aisés, il devrait émerger environ un tiers de «perdants». Ces derniers seront en grande partie des retraités : exclus des gestes du gouvernement sur la CSG ou de la baisse de la taxe d'habitation, ils vont en outre subir le quasi-gel des pensions, ajoute la même source. Pour l'OFCE, près de la moitié des ménages composés seulement de retraités verront leur revenu disponible baisser en 2019.