Le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar a souligné, jeudi à Rabat, le rôle important que les jeunes, notamment les lauréats de l'Institut supérieur de la magistrature, sont appelés à assurer dans la mise en œuvre du chantier de numérisation de la justice. S'exprimant lors d'une rencontre avec la 43-ème promotion des attachés de justice ayant achevé leur formation au sein de l'Institut supérieur de magistrature et qui entameront leurs stages au sein des différentes juridictions du Royaume, Aujjar a souligné qu'à l'ère de la révolution technologique qui touche tous les domaines, ces futures magistrats ont bénéficié d'une formation en matière de numérisation, afin qu'ils soient en phase avec la mutation à venir, à savoir l'implémentation du tribunal numérique, qui constitue un chantier stratégique majeur et structurant exigeant la mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés pour sa réussite. « Nous comptons sur les jeunes pour déclencher cette révolution numérique sur la scène judiciaire et pour reprendre le flambeau » de cette mutation, a-t-il insisté, saluant l'adhésion de l'Institut dans ce chantier, en accordant à ce thème une place de choix dans ses cursus. Il a, dans ce sens, suggéré la tenue de séances au profit des attachés de justice, encadrés par la direction de modernisation au ministère de la Justice, afin de les initier au projet du tribunal numérique et aux applications et programmes informatiques, dont la mise en service est en cours dans les différentes juridictions du Royaume, ainsi qu'aux programmes en cours d'élaboration, qui seront dédiés aux échanges électroniques avec les différents métiers de la justice. → Lire aussi : M. Aujjar présente en Inde les réalisations de la réforme du système judiciaire au Maroc De son côté, le premier président de la Cour de Cassation, président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire, Mustapha Fares a souligné que cette promotion, la troisième depuis la mise en place du Conseil, intègre le domaine judiciaire dans un contexte important, marqué par la mise en œuvre démocratique des dispositions constitutionnelles ayant instauré un pouvoir judiciaire indépendant, insistant sur les valeurs judiciaires en tant que référentiel et incitant les magistrats à faire face à tout facteur pouvant entamer leurs indépendance et impartialité. Ce contexte exige une formation judiciaire solide et une expérience exceptionnelle, a-t-il noté, assurant que la période de stage fera l'objet d'un suivi sérieux et strict, qui sera confié aux magistrats les plus compétents et expérimentés. Pour sa part, le procureur général du Roi près la Cour de Cassation, président du Ministère public, Mohamed Abdennabaoui a relevé que la mission de magistrat, porteuse de valeurs, nécessite de la patience, de la confiance en soi, de l'intégrité et de la neutralité. Il a également insisté sur l'importance d'assurer l'équilibre entre études théoriques et formation pratique et de tirer profit de la période de stage, affirmant que le Ministère public accompagnera et supervisera les attachés de justice de cette promotion tout au long de leur formation. La formation des attachés de justice dure deux ans au moins, réparties entre l'Institut supérieur de la magistrature et les juridictions, ainsi que des stages dans les établissements et les administrations, suivant un programme établi par l'Institut. Dans ce cadre, les attachés de justice effectuent un stage d'une durée de 11 mois dans les juridictions, sous la direction des premiers présidents des cours d'appel et des Procureurs généraux du Roi près ces mêmes cours.