A travers les dernières mesures prises en matière de lutte contre l'immigration clandestine, le Maroc a lancé un message fort aux réseaux de trafic d'êtres humains pour montrer que leurs actes ont des conséquences, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi. Outre le cadre juridique, le Maroc, animé d'un esprit de responsabilité partagée et de la coopération positive, a lancé, à travers la dernière mesure, un message fort aux réseaux de l'immigration clandestine qui exploitent la précarité et la vulnérabilité de ces immigrants pour souligner que les actions de ces réseaux ont des conséquences », a expliqué El Khalfi lors d'un point de presse tenu à l'issue de la réunion du Conseil de gouvernement. « Le Maroc a pris une autre mesure consistant à transférer les migrants à d'autres villes et il ne s'agit pas là d'une opération de refoulement en dehors du territoire national« , a-t-il ajouté, notant que le Royaume a œuvré à la consolidation de la politique publique nationale en matière d'intégration des immigrés à travers notamment la régularisation de leur situation et l'adoption de droits en matière de santé, de logement, de l'enseignement et des services sociaux de base, ce qui constitue l'expression de l'approche humanitaire adoptée par le Maroc en la matière. La problématique de l'immigration clandestine a connu, lors de ces dernières années, et plus particulièrement à partir de 2016, une augmentation dans le nombre des tentatives, a précisé El Khalfi, rappelant que les chiffres sont probants dans ce sens puisque plus de 65.000 tentatives d'immigration clandestine ont été avortées en 2017. Il s'agit d'un chiffre « très important« , a enchaîné le ministre délégué. Il a fait observer que ce phénomène a enregistré des changements eu égard aux mécanismes et au modus operandi développés utilisés par les réseaux de l'immigration clandestine et aux mutations démographiques des candidats à l'immigration, notant que les deux tiers des tentatives avortées sont de migrants provenant des pays subsahariens. El Khalfi a rappelé que le Maroc a présenté un projet de politique globale sur l'immigration au niveau de l'Union africaine (UA) étant donné que « la problématique de l'immigration clandestine touche en particulier l'Afrique et le Maroc apporte des réponses à ce sujet« . « Le Maroc et les partenaires européens poursuivent le dialogue et tiennent des rencontres régulières« , a-t-il dit, assurant que le Maroc, qui fournit un effort exceptionnel pour faire face à ce phénomène et aux réseaux de l'immigration clandestine, ne peut assumer seul ce fardeau et appelle les partenaires européens à davantage d'interaction dans ce dialogue. S'agissant, par ailleurs, de l'immigration de jeunes marocains à travers d'autres pays, notamment la Libye, El Khalfi a signalé que « les secteurs et les services concernés ont suivi le sujet dans le passé et ont pris des mesures et suivent encore cette question dans le cadre de la communication avec les pays concernés« .