Casablanca accueille, ce mercredi 18 décembre, la première édition des Assises des services. Cet événement, orchestré par la Fédération du commerce et services sous l'égide de la Confédération générale des entreprises du Maroc, se révèle être une opportunité unique pour repenser la place du secteur des services dans le plan de développement économique et social du pays. Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), souligne dans son discours inaugural, l'importance de cet événement. « Pourquoi ces Assises ? Parce que nous avons estimé qu'il était grand temps de rassembler l'ensemble des parties prenantes du secteur des services pour engager un dialogue franc et approfondi », a déclaré Alj, insistant sur la nécessité de solutions concertées pour faire du secteur des services un véritable moteur de développement socio-économique. Le secteur des services, bien que souvent négligé selon Alj, joue un rôle crucial dans l'économie marocaine. « Le secteur des services occupe une place centrale dans notre économie nationale avec une contribution de 730 milliards de dirhams, soit 50% de notre PIB, et plus de 5 millions d'emplois », a-t-il affirmé. Il a également mis en avant l'importance des Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) qui soutiennent majoritairement ce secteur. Ces assises marquent une volonté de repositionner le secteur au cœur des priorités stratégiques marocaines. Cependant, des défis demeurent. « Au défi de la structuration s'ajoute celui de la concurrence déloyale exercée par le secteur informel », a souligné Alj. En réponse à cela, la CGEM plaide pour une intégration progressive de l'informel dans l'économie formelle, nécessitant une collaboration étroite entre le secteur privé et les pouvoirs publics. Un autre enjeu majeur est celui de la formation. Selon Chakib Alj, « Il devient aujourd'hui urgent d'investir davantage dans le renforcement de nos systèmes de formation, notamment la formation professionnelle continue », pour être compétitif face à l'émergence économique rapide des pays asiatiques. Le président de la CGEM a également annoncé la signature prochaine d'une convention avec le ministère de l'Inclusion économique, renforçant la dynamique de soutien aux TPME et promouvant une transition digitale accrue. « L'élargissement de la Charte d'Investissement à la TPME est crucial », a-t-il précisé, tout en insistant sur la nécessité de simplifier l'accès aux financements et de digitaliser les procédures administratives, supports essentiels au développement du secteur. Les services, de par leur nature transversale, peuvent devenir le catalyseur de l'économie nationale, selon Alj. En prenant l'exemple des services logistiques et leur rôle dans le renforcement du positionnement du Maroc en tant que hub régional, il a illustré comment une amélioration de la qualité de ces services pourrait attirer des investissements massifs. Chakib Alj a annoncé la création du Groupe Maroc Services, une initiative destinée à promouvoir les services marocains sur les scènes nationale et internationale. Cette structure servira également de groupe de pression auprès des pouvoirs publics pour porter les attentes du secteur. « En renforçant le secteur des services, nous renforçons l'ensemble de notre économie », a-t-il conclu, mettant en lumière la vision ambitieuse de ces Assises des services et leur potentiel impact transformateur sur le tissu économique marocain.