Dans sa première interview depuis sa nomination candidate du Parti démocrate à la présidentielle des Etats-Unis, Kamala Harris s'est attardée sur ses politiques, notamment économique et migratoire, thèmes décisifs dans la course à la Maison Blanche. Abordant le dossier brûlant de l'immigration illégale, sur lequel elle a été souvent attaquée par le camp républicain, Harris a rappelé sa lutte contre ce phénomène en tant que procureure générale de la Californie, soulignant que les valeurs dans lesquelles elle croit n'ont pas changé. "Mes valeurs concernant ce qu'il faut faire pour sécuriser nos frontières n'ont pas changé", a-t-elle dit lors de cette interview accordée à la chaîne d'information en continue CNN, et dans laquelle la vice-présidente a été accompagnée de son colistier, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz. Harris, qui a été investie par le parti démocrate après l'abandon surprise, il y a un près d'un mois, du président Joe Biden, a rappelé avoir passé deux mandats en tant que procureure générale de Californie à "poursuivre des organisations criminelles transnationales qui enfreignent les lois américaines en faisant entrer illégalement dans nos territoires des drogues, des armes ou des êtres humains", affirmant que "ces valeurs n'ont pas changé". La candidate au scrutin présidentiel du 5 novembre a également tenu à mettre en valeur les acquis réalisés lors de son mandat en tant que vice-présidente des Etats-Unis, notamment en matière de création d'emplois et d'amélioration du quotidien des Américains à travers la lutte contre l'inflation. Lire aussi : USA: La campagne de Kamala Harris lève 200 millions de dollars à 100 jours de la présidentielle Elle est revenue sur son revirement par rapport à sa politique environnementale, après avoir abandonné son soutien au "Green New Deal" qui aurait forcé une transition rapide vers les énergies fossiles. "C'est une question urgente (...) à laquelle nous devrions appliquer des critères tels que le respect des délais", a-t-elle dit en référence au phénomène du changement climatique, ajoutant: "J'ai toujours cru que la crise climatique est réelle, et j'ai travaillé sur ce sujet". Interrogée sur la possibilité de nommer un républicain dans son gouvernement si elle venait à être élue présidente, Harris a répondu par l'affirmative, notant qu'elle "toujours cru à la diversité des opinions" lors de la prise des décisions les plus importantes. "Il serait dans l'intérêt du public américain d'avoir un membre de mon cabinet qui soit républicain", a tranché la candidate démocrate qui espère devenir la première femme et de couleur à accéder à la magistrature suprême des Etats-Unis. Réagissant à cette interview, le candidat républicain, Donald Trump, a critiqué sa rivale d'avoir été accompagnée de son vice-président. "Comment réagira le président chinois, Xi Jinping, à cela", s'est-il demandé. Par ailleurs, Trump, qui poursuit jeudi sa campagne dans le Wisconsin, après une tournée dans le Michigan, a déclaré, dans une interview accordée à NBC News, que s'il était élu, son administration protégerait non seulement l'accès à la fécondation in vitro (FIV), mais ferait également en sorte que le gouvernement ou les compagnies d'assurance couvrent le coût de ce service coûteux pour les femmes qui en ont besoin. Cette annonce vient en réponse aux attaques des démocrates qui ont fustigé les républicains au sujet de la FIV, affirmant que les restrictions imposées par le parti républicain à l'avortement pourraient également conduire à des restrictions sur la FIV. À présent, peu d'Américains disposent d'une assurance couvrant les traitements de fertilité comme la FIV, dont le coût peut atteindre 20.000 dollars, ce qui oblige de nombreux couples à payer de leur poche les coûts du traitement.