L'ex-Président sud-africain, Jacob Zuma, ne remplit pas les conditions requises pour s'inscrire comme candidat aux élections générales de cette année, a révélé jeudi la Commission électorale indépendante (CEI). S'exprimant lors d'un point de presse, la présidente de la Commission, Janet Love, a déclaré que la CEI était liée par la loi et la Constitution en ce qui concerne les personnes éligibles à des fonctions politiques. « Cela exclut toute personne ayant reçu une peine qui n'a fait l'objet d'aucun sursis, et en ce sens, les lois du pays feraient obstacle à cette candidature », a-t-elle expliqué. L'ancien Président sud-africain a été reconnu coupable d'outrage au tribunal en 2021 pour son refus de témoigner devant la Commission judiciaire de lutte contre la capture de l'Etat. Il a ainsi été condamné à une peine de 15 mois. Lire aussi : Procès pour corruption : Zuma doit rembourser 1,5 million de dollars de frais juridiques Après avoir été libéré pour raison médicale, Zuma (81 ans) a bénéficié l'année dernière d'une remise de peine. Le mois dernier, Zuma avait crée le nouveau parti «Umkhonto weSizwe» (MK) avant les élections générales de 2024, car, dit-il, « le Congrès National Africain (ANC au pouvoir) s'est éloigné de ses valeurs fondamentales ». L'ancien président est en campagne électorale pour le nouveau parti MK , considéré par beaucoup comme une faction dissidente de l'ANC. Mais depuis qu'il est devenu le visage de son nouveau parti politique et qu'il a commencé à faire campagne vigoureusement en sa faveur, nombreux sont ceux qui ont fait remarquer à ses partisans que ses démêlés avec la justice le mettaient hors de combat pour reprendre des fonctions politiques. Jacob Zuma fait face actuellement à 16 chefs d'accusation de fraude, de corruption et de racket concernant un contrat d'achat d'avions de chasse, de patrouilleurs et de matériel militaire de 4,2 milliards d'euros. Le fabricant d'armes Thales a également été inculpé après des allégations de paiement d'un pot-de-vin de 4 millions de Rands (près de 235.000 euros) à Zuma. Depuis la fondation de la République en 1961, le chef de l'Etat est élu par les membres du Parlement. De 1984 à 1994, il était élu par un collège électoral composé de membres du parti majoritaire dans chacune des chambres du Parlement. Mais depuis 1994, le Président est élu par les membres de l'Assemblée nationale.