Le Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma Ahmed Abbadi a indiqué, lundi à Salé, que 22 détenus bénéficient de la 13ème édition du programme « Moussalaha » (Réconciliation), portant ainsi à 301 le nombre total des bénéficiaires de ce programme depuis son lancement en 2017. Dans une allocution à l'occasion du lancement de cette édition, organisée à la prison locale de Salé, M. Abbadi a précisé que dans le cadre de l'approche genre, le programme « Moussalaha » a profité à 12 femmes détenues qui ont été libérées, mettant en relief les garanties fondamentales présentées dans le cadre de ce programme relatives notamment au respect, à la protection et à la promotion des droits humains tels énoncées dans la Constitution de 2011 visant le renforcement d'une intégration réelle et effective des détenus afin de participer à construire leur avenir tout en jouissant de leurs droits et leur pleine citoyenneté. Pour M. Abbadi, ce programme puise ses fondements du concept de réconciliation qui s'articule autour de trois dimensions: la réconciliation avec soi-même par l'acquisition de compétences cognitives et comportementales qui permettent aux détenus de se reconstruire et la réconciliation avec le texte religieux par l'assimilation correcte de ses enseignements et de son esprit basé sur la différence, la tolérance et l'ouverture. Il s'agit aussi, selon lui, de la réconciliation des prisonniers avec la société en leur donnant les compétences nécessaires pour mieux contribuer à l'édification d'un projet personnel ou de toute une société. Après avoir relevé que des sessions du programme « Moussalaha » seront consacrées au rappel des dispositions sur la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme contenues dans les conventions internationales et dans la législation nationale notamment celles qui prônent la protection et non la punition, M. Abbadi a souligné que ledit programme a été élaboré selon une approche intégrée qui englobe toutes les dimensions susmentionnées. Dans ce contexte, le secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas a appelé les bénéficiaires à s'engager pleinement et à participer efficacement aux activités du programme de réhabilitation, ce qui leur permettra de se doter des outils nécessaires pour développer leurs propres capacités, ainsi que pour corriger leur parcours de manière appropriée, efficace et productive. Lire aussi : Zone euro : La BCE met en garde contre le risque de crise de la dette Dans le même cadre, l'un des détenus bénéficiaires du programme de réconciliation « Mousalaha », a fait part de sa joie de participer et de bénéficier de ce programme, mettant l'accent sur la qualité du volet scientifique, dispensé par des professeurs encadrants. Dans une déclaration à la presse, il a indiqué que parmi les raisons qui l'ont poussé à rejoindre ce programme, figure le fait d'avoir commis des erreurs liées, notamment, à la bonne compréhension de la religion. Début novembre, une convention a été signée pour la création du centre « Moussalaha », visant la réhabilitation et la réinsertion des détenus condamnés pour des affaires d'extrémisme et de terrorisme. Cette convention, signée entre la Rabita Mohammadia des Oulémas, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, le ministère délégué chargé du Budget, le Conseil national des droits de l'Homme et la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus, vise à renforcer l'efficacité du partenariat institutionnel entre les parties signataires et l'ensemble des partenaires et acteurs institutionnels, à intensifier les efforts et à contribuer à la stratégie nationale de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme.