L'indignation monte concernant les conditions de détention du président nigérien Mohamed Bazoum, détenu depuis le coup d'Etat militaire du 26 juillet dernier. L'Union africaine (UA) est sortie de son silence, vendredi, avec son président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, qualifiant d' « inadmissible » le traitement réservé au chef d'Etat par le pouvoir militaire. L'écho de cette condamnation est porté par une déclaration qui intervient au lendemain de décisions audacieuses prises par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao). L'organisme régional envisage de déployer une force conjointe composée de militaires d'Ivoire, du Nigeria et du Bénin pour rétablir la stabilité et l'ordre constitutionnel au Niger. Les témoignages glaçants de la famille présidentielle sont venus renforcer cette préoccupation internationale. Selon une interview accordée à Human Rights Watch, M. Bazoum décrit une réalité alarmante, marquée par une absence totale d'électricité, depuis début août, et une isolation prolongée sans contacts humains. Ces révélations soulèvent des inquiétudes sur le bien-être et la sécurité du président, de sa femme et de son fils. LIRE AUSSI : Situation au Niger: Le CNSP accuse la France d'avoir « violé la fermeture de l'espace aérien » Moussa Faki Mahamat, tout en condamnant le traitement réservé au président élu démocratiquement, a également plaidé pour une action collective. Il exhorte la communauté internationale à s'unir pour garantir la sécurité de M. Bazoum. En outre, il met en garde les autorités militaires nigériennes contre la montée des tensions avec la Cedeao. La réponse de la Cedeao à cette crise, dirigée par le président actuel Bola Tinubu du Nigeria, reste mesurée mais déterminée. Bien que la volonté de parvenir à une solution pacifique demeure prédominante, l'option militaire reste en jeu comme mesure extrême pour restaurer la démocratie au Niger. Cette situation tendue au Niger, avec ses répercussions régionales, souligne l'importance de la démocratie, de l'Etat de droit et de la primauté des droits de l'Homme en Afrique. La réaction de la communauté internationale dans les jours et semaines à venir sera déterminante pour l'avenir du Niger et, plus largement, pour la stabilité de la région.