« Conscient de l'importance de la réforme du système de l'éducation et de la formation en tant que l'un des piliers de l'Etat social, le Gouvernement va continuer de travailler sur la mise en place de la feuille de route de la réforme de l'éducation 2022-2026, qui repose sur 12 engagements pratiques axés sur l'élève, l'enseignant et l'établissement ». C'est du moins ce qui ressort de la dernière note d'orientation du projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2024, adressée par le Chef du gouvernement aux départements ministériels. Les objectifs de ces engagements sont multiples. Tout d'abord, ils visent à garantir une éducation de base pour les élèves tout en les accompagnant jusqu'à la fin de leur scolarité obligatoire. Un autre aspect essentiel est de revaloriser la profession d'enseignant et de la rendre plus attractive en leur offrant une formation de base, continue et de qualité. Pour cela, il est prévu de renouveler les approches pédagogiques et les outils numériques afin de faciliter le travail des enseignants et d'améliorer leur impact sur les apprenants. Tout cela se déroulera dans des établissements modernes qui créent un environnement d'apprentissage stimulant. Parallèlement à ces efforts, le Gouvernement poursuivra la mise en place de la feuille de route pour généraliser l'enseignement préscolaire d'ici 2028. Cela se fera en créant environ 4 000 unités d'enseignement chaque année, en offrant aux éducateurs une solide formation. L'accent sera mis sur les enfants âgés de 4 à 6 ans, en particulier dans les zones rurales, afin de répondre à leurs besoins éducatifs spécifiques. En outre, le Gouvernement s'engage à appliquer le Plan d'accélération de la transformation de l'écosystème d'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation (PACTE ESRI) afin de mettre en place un nouveau modèle pour l'université marocaine. Ce modèle vise à promouvoir l'excellence académique et scientifique tout en soutenant l'insertion sociale et économique des étudiants. Pour cela, le Pacte se fonde sur un système efficace de gouvernance institutionnelle du secteur de l'enseignement supérieur, ainsi que sur une réforme pédagogique globale et inclusive pour améliorer le système LMD (licence, master, doctorat). L'objectif est de renforcer les parcours d'apprentissage en développant des compétences individuelles et techniques, tout en consolidant les liens sociaux et culturels avec l'identité marocaine. Ce nouveau modèle inclura des diplômes axés sur les langues et les compétences numériques, et permettra également aux étudiants de bénéficier d'une expérience d'apprentissage alternée entre l'université et le milieu socio-économique, afin de favoriser leur intégration professionnelle. Le développement de la recherche scientifique n'est pas en reste et constitue un volet essentiel, avec pour objectif de former une nouvelle génération de doctorants selon des normes internationales. Ces doctorants seront compétents pour mener des recherches innovantes dans les domaines prioritaires au niveau national. Une première étape consistera à lancer un programme de formation de 1 000 doctorants chaque année, ce qui permettra de préparer un vivier de compétences capables de renouveler le corps enseignant-chercheur, dont de nombreux membres prendront leur retraite dans les années à venir. Par ailleurs, le gouvernement considère la langue amazighe comme une composante essentielle de la culture et de l'identité marocaine, riche et authentique. Pour souligner son engagement continu envers la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe dans tous les aspects de la vie publique, il a instauré le nouvel an amazighe, fixé au 14 janvier de chaque année, en tant que jour férié officiel payé. Cette décision s'aligne sur la Haute décision Royale à ce sujet, et consacre le statut constitutionnel de la langue amazighe en tant que langue officielle du pays, aux côtés de la langue arabe. Selon la même source, le Gouvernement s'engage à accélérer la mise en place de la feuille de route élaborée, qui comprend 25 mesures visant à promouvoir l'intégration de la langue amazighe dans divers secteurs de la société. Ces mesures comprennent notamment l'introduction de la langue amazighe dans les établissements et les services publics, tels que l'éducation, la santé, la justice, le champ audiovisuel, la communication et la culture. L'objectif est de garantir une présence plus étendue et significative de la langue amazighe dans tous les aspects de la vie publique, renforçant ainsi son statut en tant que langue officielle aux côtés de la langue arabe.