En Afrique du Sud, les escrocs et fraudeurs adoptent désormais un nouveau modus operandi pour arnaquer les clients des banques, en recourant à la technologie de communication en champ proche (NFC), a mis en garde jeudi le médiateur des Services bancaires, Reana Steyn. «Les fraudeurs utilisent des informations de carte bancaire volées, telles que le numéro de carte, la date d'expiration et le numéro CVV, pour effectuer des achats frauduleux via un portefeuille numérique», a déclaré M. Steyn lors d'une conférence de presse. Il a expliqué que contrairement aux transactions frauduleuses normales auxquelles nous sommes habitués, les paiements NFC/portefeuille numérique ne nécessitent pas l'envoi d'un OTP au numéro de téléphone portable enregistré du titulaire légitime de la carte pour chacun des transactions effectuées. Les informations de la carte volée sont ainsi utilisées par les fraudeurs pour relier leurs appareils intelligents (smartphones et montres intelligentes) à des plateformes de paiement. L'appareil intelligent du fraudeur est ensuite utilisé pour effectuer des achats frauduleux sur les comptes des victimes sans que des OTP ne soient envoyés aux titulaires de cartes pour valider les transactions, précise-t-on. Lire aussi : Johannesburg : décadence d'une métropole bâtie sur l'or Le médiateur des Services bancaires a, à cet égard, souligné que des centaines de plaintes liées à la fraude NFC ont fait l'objet d'une enquête, précisant que les pertes subies se comptent par des dizaines de millions de dollars. Et d'ajouter que les comptes des clients étant frauduleusement drainés par des achats «tap and go» effectués avec des appareils intelligents dans des juridictions principalement étrangères telles que la France, l'Espagne et Dubaï, tandis que les titulaires de carte légitimes se trouvaient en Afrique du Sud. « C'est une indication claire qu'un syndicat international du crime opère dans cet espace et vise les consommateurs sud-africains », note M. Steyn, faisant savoir que l'une des principales banques d'Afrique du Sud a reçu plus de 6 000 plaintes entre janvier et juin 2023. Ce sont des chiffres préoccupants et la dévastation des pertes causées a le potentiel de causer de graves difficultés financières aux clients des banques, dont il peut être impossible de se remettre dans certains cas, déplore-t-il.