Le Ministre Délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères et de la coopération, M. Nasser Bourita, a tenu, vendredi 18 mars 2016, au siège du Ministère, une conférence de presse consacrée à la Question Nationale, à la lumière des circonstances ayant entouré la visite du Secrétaire Général des Nations Unies dans la région, et des développements qui s'en sont suivis. M. le Ministre Délégué a entamé sa conférence en mettant en exergue le contexte général ayant entouré le déroulement de cette visite allant des propositions de dates avancées par le Royaume et acceptées initialement par l'ONU, puis à la rétractation de la partie onusienne qui a proposé avec insistance le mois de mars en dépit des réserves affichées par le Royaume. Le Secrétariat Général de l'ONU a, finalement, proposé la répartition de cette visite en deux étapes, en faisant fi, encore une fois, des appréhensions du Maroc de crainte que ce choix impacte en termes d'impartialité et d'objectivité le rapport sur le Sahara marocain qui sera présenté au Conseil de sécurité en avril. Rappelant des positions antérieures du Secrétaire Général sur la Question Nationale tendant à la faire sortir de la trajectoire fixée par le Conseil de Sécurité, le Ministre Délégué a souligné que les erreurs commises par M. Ban Ki-Moon ne peuvent en aucun cas être qualifiées de simples dérapages verbaux ou d'écarts de conduite heurtant la sensibilité des marocains. M. Bourita a énuméré les griefs du Royaume contre le Secrétaire Général des Nations- Unies comme suit: – L'utilisation du terme « occupation », porteur de lourdes conséquences sur les plans politique et juridique, peut modifier la nature du dossier. Cet usage du mot « occupation » n'est pas correct du point de vue légal dans la mesure où il ne tient pas compte de sa définition même dans le droit international (convention de La Haye), en signalant qu'aucun prédécesseur de M. Ban Ki-Moon n'a employé ce terme. – Le déplacement de M. Ban Ki-Moon à Bir Lahlou, non prévu au départ et communiqué au Maroc 48H avant la visite, à partir de Tindouf et non pas à partir des provinces du Sud du Royaume, est une façon de laisser croire que cette zone est un prolongement de Tindouf, alors qu'il s'agit d'une zone tampon, faisant partie du territoire du Sahara marocain, mise à la disposition des Nations-Unies en 1991 pour faciliter la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu. – La déclaration du Secrétaire Général des Nations- Unies à partir d'Alger remettant sur la table l'option du « référendum », considérée par le Conseil de Sécurité, depuis 2004, comme caduque et dépassée. – L'appel du Secrétaire Général des Nations- Unies à une conférence des donateurs pour le Sahara oubliant ses recommandations contenues dans tous les rapports présentés au Conseil de Sécurité depuis 2009 appelant au recensement de la population des camps de Tindouf. Comme si ces agissements ne suffisaient pas, le Secrétariat Général des Nations- Unies a publié un communiqué justifiant fallacieusement l'utilisation du terme « occupation », faisant passer toute critique de la personne du Secrétaire Général comme une attaque contre l'Organisation des Nations-Unies, et se permettant même de contester le droit légitime et constitutionnel du peuple marocain à manifester pacifiquement. Face à la somme de ces propos, actes et comportements inadmissibles, le Royaume a répondu à travers deux décisions essentielles à effet immédiat. – La réduction significative d'une grande partie de la composante civile et plus particulièrement le segment politique de la MINURSO, et l'annulation de la contribution volontaire qu'accorde le Maroc au fonctionnement de la MINURSO. S'agissant du retrait des contingents marocains engagés dans les opérations de maintien de la paix, M. le Ministre Délégué a rappelé que cette mesure faisait l'objet d'un examen, annonçant que suite aux interventions de pays membres du Conseil de sécurité et des pays où sont stationnées les forces marocaines, qui ont unanimement salué les contingents marocains et leur grand professionnalisme, le Maroc a décidé de surseoir, à ce stade, à cette décision et de respecter ces réactions positives. Le Ministre Délégué a poursuivi que la réaction des autorités marocaines a été proportionnelle aux dérapages du Secrétaire Général, assurant que le Maroc fait la distinction entre l'ONU et le Secrétaire Général des Nations- Unies. De même, M. Bourita s'est félicité du sens de la responsabilité et de l'esprit de pondération manifestés par le Conseil de Sécurité lors de l'examen de la question du Sahara marocain sur fond des propos et actes du Secrétaire Général des Nations- Unies. Les membres du Conseil ont tenu compte de tous les tenants et aboutissants du dossier, en évaluant les décisions du Maroc en corrélation avec la visite de M. Ban Ki-Moon dans la région. Par ailleurs, le Ministre Délégué a souligné que la mission de facilitation menée par le Secrétaire Général de l'ONU ou son envoyé personnel est régie par les paramètres définis par les résolutions du Conseil de sécurité. A ce titre, le Maroc ne peut accepter aucune action s'inscrivant en dehors desdits paramètres. En guise de conclusion, M. Bourita a assuré que le Maroc gère les développements de la question de son intégrité territoriale sur la base de deux principes cardinaux à savoir sérénité et vigilance.