Un marocain et deux britanniques qui auraient servi dans l'armée ukrainienne ont été condamnés à mort par les autorités russes. Voici le récit d'un procès qui a fait réagir le monde depuis hier. Après un procès-spectacle de trois jours, un marocain et deux britanniques ont été condamnés à mort, rapporte l'agence de presse Reuters. Il s'agirait selon des médias internationaux de Brahim Saadoun, un étudiant marocain en Ukraine âgé de 21 ans, des deux ressortissants britanniques, Aiden Aslin et Shaun Pinner âgés respectivement de 28 ans et 48 ans. Au cours du procès, les trois hommes ont été détenus dans une cage à barreaux noirs, gardés par des militaires au visage couvert et portant des brassards avec le symbole pro-russe « Z », avant d'être invités à se lever pendant que le verdict leur était lu, montre une vidéo de la salle d'audience publiée par l'agence de presse RIA Novosti. Selon Reuters, le procès hâtif se serait déroulé en grande partie à huis clos. Moins de 24 heures avant le prononcé du verdict, Pinner et Saadoun avaient plaidé coupables d'actions visant à la prise violente du pouvoir, a montré une vidéo partagée depuis le tribunal par l'agence de presse RIA Novosti. Aslin semble avoir plaidé coupable à une accusation impliquant des armes et des explosifs. « Les preuves présentées dans cette affaire ont permis au tribunal de prononcer un verdict de culpabilité, sans parler du fait que tous les accusés, sans exception, ont plaidé coupables à tous les chefs d'accusation », a déclaré le juge Alexander Nikulin aux journalistes après avoir rendu son verdict. « Lors du prononcé du verdict, le tribunal a été guidé non seulement par les normes et règles prescrites, mais aussi par le principe de justice le plus important et inébranlable. C'est ce qui a permis de prendre cette décision complexe et difficile d'appliquer une mesure exceptionnelle. de châtiment sous la forme de la peine de mort », a-t-il ajouté. Les trois hommes auraient été capturés par les forces russes et reconnus coupables d'être des mercenaires étrangers ayant participé à des activités « terroristes ». Selon le journal électronique Politico, Saadoun aurait été capturé en Mars à Volnovakha, au sud de Donetsk, tandis que les deux Britanniques auraient été capturés dans la ville de Marioupol, dans le sud-est du pays, en avril. Un tribunal les aurait ensuite condamnés dans la République populaire autoproclamée de Donetsk, un territoire de l'est de l'Ukraine contrôlé par la Russie et non reconnu par la communauté internationale, ajoute la même source. Ils ont un mois pour faire appel et éventuellement bénéficier d'une réduction de peine, a indiqué le tribunal. Sinon, ils risquent la mort par peloton d'exécution. Selon des médias britanniques, Saadoun, Aslin et Pinner, auraient été des soldats en service actif sous contrat régulier avec l'armée ukrainienne et devraient ainsi être protégés par les Conventions de Genève sur les prisonniers de guerre. Or, la Russie aurait fait de cette affaire un outil de pression et de négociation pour la libération de ses soldats détenus l'Ukraine et condamnés à Kyiv. Politico rapporte ainsi que les autorités russes par procuration à Donetsk avaient poussé le Royaume-Uni et l'Ukraine dans les semaines précédant le procès à négocier un échange de prisonniers avec Aslin et Pinner contre Viktor Medvedchuk, un politicien ukrainien pro-Kremlin qui est détenu à Kyiv et accusé de trahison. La Grande-Bretagne a qualifié la décision du tribunal de « jugement fictif ». Pour sa part, la ministre des Affaires étrangères Liz Truss a dénoncé la décision du tribunal. « Je condamne totalement le verdict contre Aiden Aslin et Shaun Pinner détenus par des mandataires russes dans l'est de l'Ukraine. Ce sont des prisonniers de guerre. C'est un jugement fictif sans aucune légitimité», a-t-elle écrit sur Twitter. A ce jour, les autorités marocaines n'ont toujours pas commenté l'affaire de Brahim Saadoun. (Avec Agences)