Les autorités tunisiennes ont annoncé, samedi, avoir avorté quatre tentatives de migration clandestine et arrêté 115 personnes. Cité par plusieurs médias locaux, le porte-parole régional de la Garde maritime tunisienne pour le centre du pays, le lieutenant-colonel Ali Al-Ayari, a précisé que des unités de la Garde maritime tunisienne sont parvenues à déjouer dans la nuit de vendredi à samedi ces tentatives d'immigration clandestine vers l'Italie depuis les côtes tunisiennes et ont arrêté 115 Subsahariens. Ces tentatives se déroulaient au large de la ville de Jebeniana, dans le gouvernorat de Sfax, a ajouté la même source, qui a relevé que parmi ces migrants irréguliers figurent 49 femmes, 11 enfants et un nourrisson de 15 jours. Les eaux territoriales tunisiennes et libyennes sont considérées comme une zone de transit pour la plupart des embarcations de migrants clandestins vers l'Europe. Près de 2.000 migrants sont portés disparus ou sont morts noyés en Méditerranée l'an dernier, contre 1.401 en 2020, d'après l'OIM. La Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse du monde, selon cet organisme, qui estime que plus de 18.000 migrants y sont morts ou disparus depuis 2014. Pour sa part, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) relève que 149 migrants clandestins sont morts noyés depuis le début de l'année 2022 au large de la Tunisie, rappelant qu'entre 2017 et 2021, un total de 42.703 hommes et 1.251 femmes ont atteint les côtes italiennes, sachant que 53.524 migrants irréguliers ont échoué à rejoindre le territoire italien au cours de la même période. Pour l'année 2021, au total, 15.671 migrants dont 584 femmes ont réussi à atteindre le sol italien depuis les côtes tunisiennes, contre 12.883 en 2020. Parmi les facteurs majeurs qui expliquent la tendance des jeunes tunisiens à fuir leur pays, le Forum cite la détérioration du mode de vie et de la situation socio-économique mais surtout un taux de chômage en hausse alarmante.