L'Ukraine a affirmé dimanche avoir des « preuves » de l'implication de la Russie dans la cyberattaque massive ayant paralysé, vendredi, des sites gouvernementaux pendant plusieurs heures. « A ce jour, toutes les preuves indiquent que la Russie est derrière la cyberattaque« , a indiqué, dans un communiqué, le ministère ukrainien de la Transformation numérique, qualifiant cette attaque de « manifestation de la guerre hybride que la Russie mène contre l'Ukraine depuis 2014« . Selon la même source, ce sabotage vise à « intimider la société » et à « déstabiliser la situation en Ukraine » en « sapant la confiance des Ukrainiens dans leur pouvoir« . Cette déclaration intervient quelques jours après celle du porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, qui avait indiqué sur Twitter que le service de sécurité ukrainien (SBU) a obtenu des « indices préliminaires » suggérant que des groupes de pirates informatiques associés aux services secrets russes pourraient être à l'origine de la cyberattaque. Le Kremlin a immédiatement rejeté ces accusations. Les attaques menées dans la nuit de jeudi à vendredi ont visé un total de 70 sites internet gouvernementaux, avait indiqué le SBU, notant qu'aucune fuite de données personnelles n'avait été constatée. Dans le foulée de cette cyberattaque, le géant américain des logiciels Microsoft a averti que le piratage ayant ciblé les sites ukrainiens pourrait rendre toute la structure informatique du gouvernement inopérable. « Le logiciel malveillant (malware), qui ressemble à un rançongiciel mais n'a pas de mécanisme de récupération de la rançon, vise à détruire et rendre inopérables les sites visés, et non pas à récupérer une rançon« , a annoncé Microsoft dimanche sur son blog. « Nous avons trouvé ce logiciel malveillant sur des dizaines de systèmes appartenant au gouvernement mais aussi à des ONG et à des organisations d'informations technologiques, toutes basées en Ukraine. A ce stade, nous ne pouvons dire quel est le cycle opérationnel de cette attaque, ni combien d'autres organisations peuvent en être victimes« , a ajouté la compagnie, qui n'a pas été en mesure d'identifier l'origine de ces attaques. L'Ukraine a plusieurs fois été la cible de cyberattaques ces dernières années, notamment en 2017 contre plusieurs infrastructures critiques et en 2015 contre son réseau d'électricité. Kiev a accusé à de maintes reprises Moscou de mener des attaques informatiques contre ses sites et infrastructures, ce dont la Russie se défend.