Le souci de l'Etat social, comme prôné dans le rapport du Nouveau modèle de développement (NMD), sera présent en force dans les mesures et décisions qu'adoptera le gouvernement le long de son mandat, a affirmé, lundi à Rabat, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. Répondant à une question centrale lors de la session mensuelle relative à la politique publique à la Chambre des représentants sur « le plan d'action du gouvernement pour renforcer l'édification de l'Etat social », M. Akhannouch a indiqué que l'Exécutif entame un mandat « fondateur par excellence » en vue de mettre en œuvre les grands axes du NMD, ses choix stratégiques et ses propositions en matière de gestion. Le NMD exige une nouvelle méthode de gestion, a-t-il souligné, considérant que "l'instauration des bases de l'Etat social est un choix qui reflète la volonté politique du gouvernement dès lors que le fait de redonner confiance dans l'action politique passe par la présentation de choix et de programmes sociaux réalistes et crédibles traitant des réelles priorités et répondant aux attentes des citoyens. Le programme gouvernemental compte une multitude d'engagements qui illustrent la dimension sociale des prochaines politiques publiques, comme en témoignent les dix engagements pris par le gouvernement, a relevé M. Akhannouch, mettant en avant, en particulier, la création d'un million de postes de travail nets pendant les 5 prochaines années et la mise en oeuvre de la protection sociale globale, en plus de tirer de la pauvreté et de la vulnérabilité un million de familles. Il a également cité la protection et l'élargissement de la classe moyenne, la préparation des conditions économiques et sociales pour l'émergence d'une classe agricole moyenne dans le monde rural, la généralisation de l'enseignement préscolaire pour tous les enfants à partir de 4 ans, l'adoption d'une gouvernance durable et efficace pour le contrôle de la qualité et la réduction des disparités sociales et territoriales. Dans ce contexte, il a affirmé que la confiance s'établit à travers le respect des engagements pris et la mise en oeuvre de tous les programmes sociaux, notamment la généralisation de la protection sociale qui constitue un chantier fondateur de l'Etat social et qui bénéficie de la supervision et de l'intérêt particulier de Sa Majesté le Roi. Dès son investiture, le gouvernement s'est mis rapidement à la mise en œuvre de ce chantier à travers l'adoption, le 17 novembre 2021, de projets de décret d'application des lois N°98.15 et 99.15 relatives au régime de l'Assurance Maladie Obligatoire de base (AMO) et l'institution d'un régime de pensions pour les catégories des professionnels, des travailleurs indépendants et des personnes non-salariées exerçant une activité libérale, a-t-il rappelé, faisant savoir que 3,4 millions de citoyens non-salariés, ainsi que leurs ayant-droit, bénéficieront des prestations de l'AMO. En outre, un comité ministériel a été instauré pour suivre la mise en place de cet important projet social, au côté d'un comité technique chargé d'accélérer la mise en œuvre de ce chantier, a poursuivi le chef du gouvernement, notant qu'au sein de ces comités, un travail intense est mené pour permettre au reste des catégories des travailleurs non salariés, notamment les agriculteurs, artisans, professionnels du transport et ceux exerçant des professions libérales, de bénéficier de l'AMO dans les plus brefs délais. Le plan d'action 2022, a-t-il ajouté, contient aussi un engagement sur le calendrier fixé par le Discours du Trône, devant permettre aux catégories vulnérables, actuellement sous le Régime d'Assistance Médicale (RAMED), de bénéficier des prestations de l'AMO, pour ainsi accéder aux secteurs public et privé avec le même panier de soins que les salariés du secteur privé. En 2023 et 2024, le gouvernement veillera à garantir une indemnisation pour toutes les familles afin de les protéger contre les risques liés à l'enfance et pour favoriser l'éducation préscolaire, avant de procéder, dès 2025, à l'élargissement de l'adhésion aux régimes de pensions à toutes les personnes actives et à la généralisation des indemnités familiales et l'indemnisation pour perte d'emploi, a affirmé le chef du gouvernement. À cette occasion, M. Akhannouch a passé en revue les axes de la stratégie de la réforme du système de santé et les chiffres et indicateurs contenus dans le projet de loi de finances 2022 pour l'édification de l'Etat social, en particulier dans les secteurs de l'éducation et de la santé.