Les électeurs marocains se rendront, le 8 septembre, aux urnes pour choisir les membres des conseils de communes, d'arrondissements et des régions, en plus de l'élection des membres de la Chambre des représentants, lors d'un scrutin décisif qui promet de multiples enjeux et défis, dont le plus important consiste à élire de nouvelles élites locales qui soient en mesure d'améliorer la praxis politique. Destinées à renforcer l'édifice de la démocratie locale, ces échéances revêtent une importance particulière du fait qu'elles augurent d'une nouvelle étape en matière de gestion de la chose locale, particulièrement dans le sillage de la présentation du Nouveau modèle de développement qui a clairement souligné le rôle des régions et des conseils des collectivités territoriales dans la mise en œuvre du modèle de développement escompté. Ces élections communales et régionales devraient contribuer au renforcement et à la consolidation de la régionalisation avancée, un chantier stratégique que le Maroc veut faire aboutir, grâce à l'implication des représentants des conseils élus dans la gestion des douze régions du Royaume. En effet, la Constitution de 2011 stipule une série de dispositions qui consacrent le rôle des différentes collectivités (régions, préfectures, provinces et communes), des institutions dotées désormais de tous les moyens juridiques et matériels leur permettant d'assumer pleinement leur mission pour réaliser le développement local. De leur côté, les électeurs marocains aspirent à l'émergence de nouvelles élites, dotées des qualités d'intégrité et de crédibilité et fortes de leur proximité des préoccupations quotidiennes des citoyens, à fortiori lorsque les prestations sociales des usagers se trouvent au cœur des prérogatives des collectivités locales. Dans ce sens précisément, le politologue Mohamed Boudden soutient que les prochaines élections régionales et communales tirent leur importance du fait qu'elles constituent une étape fondamentale dans la consolidation de l'option démocratique sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. → Lire aussi : Elections du 8 septembre : Elargissement des cas de non cumul des mandats Dans une déclaration à la MAP, le même expert explique que le prochain scrutin présente un acquis de taille pour l'expérience démocratique régionale et locale, ainsi que pour la culture politique des citoyens, surtout que sa tenue coïncide avec les élections législatives, ce qui en fait un événement majeur dans les annales des consultations électorales du Royaume. Les prochaines échéances permettront l'émergence de conseils élus en lien direct avec les attentes et les aspirations des citoyens et de leurs préoccupations quotidiennes, a-t-il expliqué, notant que les conseils régionaux tiennent une place centrale dans le processus du développement régional et de la gestion décentralisée prônée par le Royaume. A cet effet, il a évoqué les importantes attributions dévolues à ces collectivités en terme d'amélioration de l'attractivité des territoires, de promotion du développement économique et de la compétitivité, et de la valorisation des particularités écologiques, culturelles, touristiques, économiques et sociales des régions. M. Boudden a indiqué que les conseils communaux issus des élections du 8 septembre devraient se focaliser sur les questions de proximité, en redoublant d'efforts pour renforcer les infrastructures de base dans le monde rural et les centres péri-urbains, avec un accent particulier sur l'eau potable, l'électricité, l'assainissement, le transport et l'ouverture des routes. Revenant sur les principaux enjeux des prochaines échéances électorales, il a estimé que les régions et les communes sont vivement interpelées à faire surmonter le challenge du développement, particulièrement au regard de la place et des attributions qui leur sont dévolues dans la Constitution, ainsi que dans le sillage du Nouveau modèle de développement. S'agissant de la représentativité, il a relevé que les conseils régionaux et communaux préfigurent d'autres échéances à venir, en l'occurrence l'élection des membres de la Chambre des conseillers et des membres des conseils des préfectures et des provinces, quand bien même les régions et les communes sont un acteur fondamental dans les différentes politiques et stratégies mises en place par le gouvernement et les autorités sur le plan territorial. Il a estimé que la responsabilité qui incombe aux institutions issues des prochaines élections consiste à répondre aux questions et préoccupations des citoyens, d'améliorer la qualité de vie des populations et de faire preuve d'innovation dans la recherche des solutions. Et de conclure que la balle est dans le camps des électeurs désormais appelés à choisir des élites capables d'assumer ces missions, de transformer les défis en opportunités et de surmonter les répercussions de la pandémie du Covid-19, qui représente l'un des faits saillants des prochaines échéances. ( Avec MAP )