Le Bloc Québécois a, ce mardi à Ottawa, plaidé pour la reconnaissance de la Palestine en tant qu'Etat indépendant dans une motion qui sera déposée le 29 mai par son député, Mario Beaulieu, selon un communiqué. « Territoire occupé depuis 1948 au lendemain de la création de l'Etat d'Israël, la Palestine pâtit toujours d'une forme directe d'occupation en dépit des accords d'Oslo signés en 1993 et qui ont abouti à la mise en place de l'Autorité palestinienne à Gaza et en Cisjordanie. L'implantation des colonies juives en Cisjordanie à un rythme accéléré, la difficulté de circuler librement à l'intérieur de ce qui est reconnu officiellement comme « territoires palestiniens », l'absence manifeste de souveraineté politique, économique et sécuritaire de la part des palestiniens constituent autant de menaces au processus de paix », informe le communiqué. « Ces violations s'opèrent au vu et au su de gouvernement canadien, visiblement incapable de faire montre de fermeté. Pour sortir de l'impasse, nous invitons le gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu'Etat indépendant au nom du droit inaliénable à l'autodétermination des peuples. Ce faisant, le Canada emboîtera le pas à 136 pays qui ont reconnu l'Etat de Palestine», affirme M. Beaulieu. Le Bloc Québécois plaide donc pour l'indépendance de la Palestine et pour une coexistence pacifique entre palestiniens et israéliens, convaincu qu'il n'existe aucune alternative à la paix. Ce qui serait de nature à assurer à la population de toute la région sécurité et prospérité. « L'expérience a démontré qu'on ne peut régler un problème en dissimulant la poussière sous le tapis. C'est-à-dire en agissant comme s'il n'existait pas. Il urge donc de passer à l'action pour que le Canada se mette au diapason de la légalité internationale», poursuit le député de La Pointe-de-l'Île. « Dans le même ordre d'idées, nous invitons non seulement le gouvernement à reconnaître la Palestine en tant qu'Etat indépendant, mais aussi à mettre à la disposition de celui-ci dans une phase ultérieure les outils nécessaires pour qu'il devienne un pays d'institutions où prévaudraient la justice et les droits de la personne », poursuit le communiqué. « Le texte, déposé par le Bloc Québécois, compte non seulement sur l'appui de nombreux élus de toutes les formations politiques, mais aussi de membres influents de la communauté maghrébine et arabe. Il s'agit pour nous d'une caution de premier ordre à cette cause qui est aussi largement soutenue à l'échelle populaire au Québec », rapporte le communiqué. Motion déposée par le député de la Pointe-de-l'Île le 29 mai 2017 * À l'issue de la conférence de Madrid tenue en 1991, les accords d'Oslo ont été signés en 1993 avec comme finalité de parvenir à une paix globale entre Israël et les Palestiniens. Ce qui impliquait de facto la création d'un Etat palestinien aux contours « devant être définis en commun accord entre les deux parties ». La mise en application de cet accord se heurte à la question très sensible que représente le statut définitif de Jérusalem, au droit de retour des réfugiés palestiniens, aux implantations juives en Cisjordanie et aux difficultés considérables éprouvées au quotidien par les Palestiniens à circuler librement à l'intérieur de ce qui devrait être considéré comme leur territoire. * Depuis mars 2009 et la victoire du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, Israël conforte la politique de fait accompli face à l'indifférence de l'administration Obama qui n'a jamais fait de la question palestinienne une priorité. Depuis, les implantations juives en Cisjordanie se sont accélérées et rien ne semble en mesure d'inverser la tendance dans le contexte actuel. * Avec la nouvelle donne qui prévaut aux Etats-Unis depuis le début de cette année, il y a reconsidération des priorités. Nous devons encourager les initiatives constructives dans l'optique de parvenir à une paix globale. Une paix qui ne se traduirait pas seulement par une reconnaissance mutuelle mais aussi une paix qui s'ancre dans les esprits. « Pour toutes ces raisons, il importe que nous posions un geste fort et sans équivoque en reconnaissant la Palestine en tant qu'Etat Indépendant en conformité avec la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies appelant à un retrait israélien des territoires occupés en 1967. Et ce, au nom du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Un droit inaliénable reconnu par la communauté internationale depuis les accords d'Oslo. Et c'est ce que le Bloc Québécois entend mettre en avant, jusqu'à ce que le processus d'indépendance totale du peuple palestinien aboutisse. Une indépendance synonyme de coexistence pacifique entre ces deux peuples », conclut le communiqué.