Le Maroc a exposé son plan d'action pour la mise en œuvre des Objectifs du développement durable (ODD), lors de la réunion, mardi à Paris, des membres du Conseil de l'OCDE sur le programme du développement durable à l'horizon 2030. Intervenant lors de cette réunion, l'ambassadeur du Royaume en France, Chakib Benmoussa a indiqué que ce plan s'articule autour de six axes dont : l'élargissement du processus d'appropriation des ODD, leur mise en cohérence avec les priorités nationales et la maîtrise de la coordination des politiques publiques, tout en assurant leur convergence et leur cohérence. Il s'agit aussi du renforcement du système statistique, du suivi et de l'évaluation des ODD, ainsi que de la question de financement, a précisé le diplomate marocain. Evoquant le premier axe, M. Benmoussa a mis l'accent sur l'importance d'accroître l'adhésion de l'ensemble des intervenants à ce projet sociétal : consultation nationale, ateliers régionaux, valorisation du rôle des élus locaux et des acteurs économiques et sociaux locaux, fonction de coordination territoriale, politique de contractualisation, déconcentration administrative et plan de renforcement des capacités des personnels des administrations publiques et des collectivités. Pour ce qui est du deuxième axe, l'ambassadeur a souligné la nécessité de prioriser les ODD au regard du contexte national et de les intégrer harmonieusement dans les politiques nationales de développement pour créer des synergies et interdépendance entre eux. Parmi les priorités retenues, le diplomate a cité la réforme du système de l'Education et de la Formation en vue de renforcer l'équité, l'égalité des chances et l'innovation pour une école adaptée à l'environnement du Maroc et à ses nouvelles réalités socio-économiques, rappelant la stratégie de promotion des énergies renouvelables, qui ambitionne d'assurer 52 pc de la production énergétique nationale à partir de sources renouvelables à l'horizon 2030. Il a aussi mis en avant l'engagement international du pays dans la lutte et l'adaptation aux effets des changements climatiques comme le confirme l'organisation en 2016 de la COP22 à Marrakech. M. Benmoussa a par ailleurs fait savoir qu'il est prévu de consolider les dimensions sectorielles de la politique de développement par une approche intégrée et convergente en s'appuyant sur une approche territoriale et multidimensionnelle, une approche multi acteurs et une approche processus. Abordant le renforcement du système statistique, le diplomate a indiqué que l'objectif est de pouvoir suivre l'ensemble des indicateurs relatifs aux ODD, notant que le Maroc possède un système statistique aux standards internationaux, en mesure de fournir la plupart des indicateurs proposés dans le cadre de référence de suivi des ODD. Pour ce qui est du suivi et de l'évaluation des ODD, M. Benmoussa a affirmé qu'il a été rattaché au système de suivi et d'évaluation des politiques publiques. Concernant le dernier axe, l'ambassadeur a noté que les modes de financement classiques doivent être repensés et complétés par des financements innovants, précisant que dans ce cadre, une importance particulière est accordée à la mobilisation des ressources nationales publiques et privés et l'encouragement des partenariats public-privé (PPP). Il a sur un autre registre mis en exergue la coopération Maroc-OCDE, à travers notamment le programme pays et l'approche multidimensionnelle promue par le Centre de Développement, qui, a-t-il dit, constituent des instruments qui accompagnent la stratégie nationale en lui permettant de bénéficier des expériences des autres pays et de partager ses propres réussites et ses difficultés. Par ailleurs, M. Benmoussa a fait savoir que dans le cadre de sa politique africaine et sa volonté de renforcer la coopération sud-sud, le Maroc marque sa disponibilité à s'investir davantage dans le cadre d'une coopération bilatérale ou multilatérale sur le continent pour la promotion du développement durable et le partage de son expérience. A noter que cette réunion avait pour objectif de fournir un cadre pour un dialogue entre membres et partenaires de l'OCDE sur leurs efforts dans la mise en œuvre de l'agenda 2030, et notamment un échange d'expériences entre pays sur les efforts en matière de planification et de gouvernance pour les ODD et un débat initial sur les effets transfrontières des politiques domestiques en relation avec les ODD.