Le rôle leader que joue le Maroc dans la promotion de l'islam tolérant et du juste milieu en Afrique, a été loué par l'universitaire sénégalais Bakary Sambe, directeur du Think-Tank africain ''Timbuktuinstitute-African Center for peacestudies'', en visite au Maroc pour animer des débats sur la pensée islamique et la diplomatie religieuse du Maroc. Dans le cadre du rapprochement entre les civilisations et du dialogue interculturel et interreligieux, le Maroc entreprend, en tant que pays arabo-musulman, démocratique et intégrant plusieurs civilisations, de se positionner en leader de l'islam modéré pour asseoir son rôle de médiateur en Afrique. « Si on replonge dans l'histoire du continent depuis les Almoravides, les Almohades, les Mérinides et les Saadiens, on trouve un ensemble de ressources culturelles et spirituelles qui ont fait que le Maroc soit bien positionné pour jouer un rôle leader dans la promotion de l'islam tolérant », a déclaré M. Sambe, dans une interview accordée à la MAP. Il a souligné, par ailleurs, la stratégie diplomatique avisée qu'a développée le Royaume, notamment, sur le plan religieux afin de consolider son identité africaine et de répandre son éclat sur le continent, ce qui s'est traduit dans les diverses initiatives de SM le Roi Mohammed VI. Le Maroc s'est, avant tout, occupé de la réforme de son propre champ religieux avant d'inspirer l'exemple aux autres, notamment par la centralité du rôle de l'institution de la commanderie des croyants dans le but de garantir les services religieux aux citoyens, loin de toute récupération idéologique, allant même jusqu'à évoquer la formation continue des jeunes imams et la rationalisation et la modernisation de l'enseignement traditionnel. 1. Sambe a rappelé que, face à la problématique de la radicalisation, « L'engagement du Maroc dans la formation des Imams, l'adoption d'un discours alternatif et la production d'éléments de lutte contre la radicalisation est quelque chose dont le monde avait besoin ». La création de la Ligue des Oulémas du Sénégal et du Maroc en 1985, sous le règne de Feu SM Hassan II, a aidé à la réédition des ouvrages du Fiqh Malikite dans le cadre de la promotion de son modèle d'islam du juste milieu basé sur la doctrine malikite, le dogme ach'arite et le soufisme sunnite, qui sont des éléments stabilisateurs contrairement à d'autres formes d'expression religieuse, a-t-il rappelé. Sur la question relative au retour du Maroc au sein de sa famille africaine, l'universitaire a répondu que le Maroc n'a jamais été absent, car ''l'Union africaine amputée du Maroc serait handicapée par une incohérence''. Pour ce qui est des relations maroco-sénégalaises, M.sambe a souligné les profonds liens d'amitié enracinés dans l'histoire des deux pays frères et motivés par l'aspect religieux. « Fès par exemple est le lieu de ressourcement spirituel des musulmans africains (…) Nos relations remontent à des siècles et la confrérie Tijaniyya à Fès n'a fait que renforcer davantage cet attachement entre les deux pays » a-t-il illustré.