Par Khadija Skalli Des avancées majeures ont été réalisées en matière d'approvisionnement en eau potable. En termes de chiffres, le taux d'accès à l'eau potable? en milieu rural a atteint 97% et 100% en milieu urbain? en 2018. Cette performance atteste des efforts déployés par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable pour garantir la sécurité hydrique du pays. Le Maroc est en passe de généraliser l'approvisionnement en eau à toute sa population. Selon le directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi, « le taux d'accès à l'eau potable? en milieu rural a atteint 97% et 100% en milieu urbain » en 2018. Le patron de l'ONEE s'exprimait lors du 68e conseil administratif du Conseil mondial de l'eau, qui s'est tenu les 9 et 10 avril à Beyrouth, au Liban. Au total, 20 pays ont pris part à cette rencontre qui visait à arrêter le plan d'actions 2019-2021 de cette organisation d'influence, au niveau mondial dans le domaine de l'eau. L'expérience marocaine s'érige en modèle pour les pays africains. Autre réalisation de taille : 40% de la population rurale bénéficient d'un branchement individuel au réseau de distribution. Cette performance atteste des efforts déployés par l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) pour garantir la sécurité hydrique du pays. A noter que ces réalisations ont été accomplies malgré les contraintes climatiques et hydrologiques du Royaume. La stratégie déployée par l'ONEE, bras armé de l'Etat dans le secteur de l'eau potable et de l'assainissement, a donné ses fruits. D'importants investissements ont été mobilisés pour assurer l'accès à l'eau potable à la population. Au total, 64,2 milliards de dirhams (MMDH) ont été investis dans le domaine de l'eau potable et de l'assainissement, durant la période allant de 1995 à 2017. L'ONEE accorde une grande importance à l'approvisionnement du monde rural en eau potable. L'Office a prévu d'investir 4,6 MMDH pour la période 2018-2022. La BAD, premier bailleur de fonds pour le Maroc La Banque africaine de développement (BAD) accompagne, depuis des années, le Maroc dans ses projets d'eau potable et d'assainissement. Une coopération qui date de plus d'un demi-siècle. Cette institution financière est le premier bailleur de fonds intervenant dans le secteur de l'eau et de l'assainissement au Royaume. La BAD a mobilisé des financements de plusieurs milliards de dirhams pour appuyer l'ONEE dans sa mission. Cet appui a permis de sécuriser l'alimentation en eau potable dans plusieurs villes du Royaume notamment à Tanger, Settat, Fès, Meknès, Berkane, Essaouira, Benguerir, Sidi Kacem, Berrechid, Rabat, Marrakech... « Environ 15 millions d'habitants ont bénéficié de nos projets dans le secteur de l'eau grâce à un portefeuille de 13 opérations mobilisant 1,18 milliard de dollars américains », souligne Mohamed El Azizi, Directeur général de la BAD pour la région Afrique du Nord, lors d'un entretien accordé, en novembre 2018 à MAROC DIPLOMATIQUE. En novembre 2018, le Conseil d'administration de la banque a approuvé «un financement de 117 millions d'euros pour la mise en oeuvre du projet de pérennisation de l'accès à l'eau potable». Le projet consiste en la sécurisation de l'accès à l'eau potable dans les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Béni Mellal. Ces investissements seront injectés dans les stations de traitement et les réseaux d'adduction d'eau potable. Ces projets assureront un accès durable à l'eau potable à la population et aux opérateurs industriels. Pour la BAD, ces programmes répondent à deux des cinq piliers de la banque à savoir «Améliorer les conditions de vie des populations africaines» et «Industrialiser l'Afrique ». Outre les projets liés à l'approvisionnement en eau potable et à l'assainissement, le partenariat entre le Maroc et la Banque de développement africaine concerne également l'énergie, les transports, l'agriculture ainsi que le développement social. Au total, depuis la création de l'institution jusqu'à ce jour, plus de 160 projets ont été initiés dans différents secteurs stratégiques pour un total de plus de 10 milliards de dollars américains. Sécurité de l'eau : le Maroc soutient les pays africains L'expérience marocaine s'exporte en Afrique. Un nouveau partenariat a été conclu entre le Maroc, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Conseil mondial de l'Eau, en coopération avec la république du Sénégal. Objectif : promouvoir la sécurité de l'eau en Afrique. « Ce partenariat vise principalement à soutenir les pays africains pour concevoir et mettre en oeuvre des politiques nationales dans le domaine de l'eau, fondées sur les principes de bonne gouvernance et permettant d'assurer la sécurité hydrique et la réalisation des ODD (Objectifs de développement durable) à l'horizon 2030 », indique, dans un communiqué, le ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau. Un programme de travail biennal a été arrêté. Il comprend, entre autres, la production de données, d'analyses et de recommandations stratégiques relatives aux politiques nationales en matière de gestion des ressources en eau. Ce partenariat porte également sur l'évaluation des réformes liées à ces politiques au niveau régional. Le programme prévoit également l'organisation de dialogues nationaux, d'ateliers et de programmes de renforcement des capacités. Par ailleurs, l'Association africaine de l'eau (AAE), présidée par le Maroc, joue un rôle important pour fournir de l'eau potable aux citoyens africains L'eau et le Plan Maroc Vert L'eau est une ressource vitale pour l'agriculture. Conscient de cet enjeu majeur, le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime a fait de la maîtrise et de la rationalisation de cette ressource une priorité dans le Plan Maroc Vert. Pour cela, le ministère a mis en place trois programmes. Le premier baptisé programme national d'économie de l'eau en irrigation (PNEEI). Cette initiative vise la reconversion à l'irrigation localisée de près de 5550.000 ha en 15 ans. Le PNEEI permettra ainsi une économie d'eau de 20 à 50% par réduction des pertes d'eau évitables tant au niveau des réseaux de distribution qu'au niveau de l'application de l'eau à la parcelle. Autre effet attendu, la réduction de la vulnérabilité de l'agriculture irriguée aux changements climatiques à travers une meilleure maîtrise des ressources en eau. Le deuxième programme est celui d'extension de l'irrigation (PEI) à l'aval des barrages et enfin un troisième programme de promotion du partenariat public-privé pour le développement et la gestion de l'irrigation.