Le numérique offre à l'Afrique une opportunité de progresser dans de nouveaux domaines à forte croissance et rentabilité, a souligné, lundi à Marrakech, le vice-président du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC), l'ambassadeur, représentant permanent du Maroc auprès de l'ONU, Omar Hilale. « Aujourd'hui, les nouvelles technologies numériques offrent à l'Afrique une opportunité de dépasser les méthodes obsolètes et de progresser dans de nouveaux domaines à forte croissance et à forte rentabilité », a dit M. Hilale lors de la séance inaugurale des sessions ministérielles de la 52è conférence des ministres africains des Finances, de la planification et du développement économique (COM2019) de la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Les petites et moyennes entreprises africaines, a-t-il poursuivi, devraient également bénéficier d'un soutien plus grand pour se connecter aux chaînes de valeur mondiales et tirer profit des secteurs lucratifs en plein essor sur le continent, notant que de nombreux entrepreneurs numériques en Afrique ont déjà fait leurs preuves, avec des pôles et des innovateurs au Maroc, au Kenya, au Rwanda et en Afrique du Sud et dans plusieurs autres régions d'Afrique. Pour lui, ces entrepreneurs méritent d'être davantage accompagnés et bénéficier des aides fiscales et financières en vue d'accélérer leur croissance et créer plus d'emplois dans leurs écosystèmes respectifs. En outre, M. Hilale a noté que l'Afrique doit trouver des solutions à certains maux et gagnerait à améliorer le recouvrement de ses recettes fiscales, relevant que dans de nombreux pays africains, les recettes fiscales dépendent fortement des secteurs des ressources naturelles et des droits de douane sur les produits échangés de grande valeur. Le continent gagnerait également à limiter ses flux financiers illicites (FFI) qui totalisent 50 milliards de dollars par an en moyenne, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le vice-président de l'ECOSOC a fait observer que les partenariats commerciaux mondiaux de l'Afrique se sont considérablement développés, les exportations et les importations ont augmenté à un rythme supérieur à celui d'autres régions comparables. Les principaux partenaires commerciaux des pays africains se sont diversifiés, ce qui constitue un signe très positif d'ouverture sur les marchés mondiaux et les diverses opportunités qu'ils représentent, s'est-il réjoui. Et d'ajouter que pour faire face à ces tendances et jeter les bases de la future intégration régionale et du commerce à valeur ajoutée, le continent progresse rapidement dans la formulation et la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) qui, selon lui, aidera l'Afrique à progresser vers de nombreux objectifs de développements durables (ODD) liés à la croissance, à l'emploi et à la coopération, ainsi qu'à l'Agenda 2063 pour l'Afrique. M. Hilale a, également, noté que cette année est cruciale pour le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et sera marquée par deux événements majeurs, le premier est le Forum politique de haut niveau, prévu en juillet sous les auspices de l'ECOSOC, tandis que le deuxième aura lieu en septembre sous les auspices de l'Assemblée Générale et passera en revue les progrès globaux et transversaux accomplis dans le cadre du Programme 2030 et de l'ensemble des ODD. « En perspective de ces deux échéances d'envergure, je tiens à souligner le rôle important que jouent les forums régionaux pour le développement durable, convoqués par les commissions régionales, en tant que plateformes essentielles pour faire le point sur la mise en œuvre au niveau régional, identifier les lacunes et proposer des options politiques intégrées et un apprentissage entre Etats membres », a-t-il dit. L'Agenda 2030 adopté par les Nations unies porte un projet de transition juste vers un développement durable, a-t-il rappelé, faisant remarquer que malgré cela, il est d'une importance cruciale de souligner aujourd'hui, 10 ans avant la date échéance de l'agenda 2030, la difficulté d'atteindre les 17 objectifs de développement durable fixé par la communauté internationale. Les objectifs de développement durable ne seront pas atteints si les personnes et les pays les plus pauvres et les plus marginalisés continuent à être à la marge de la dynamique du développement que connaît le monde, a-t-il souligné. « Il est impératif que nos efforts aujourd'hui se concentrent sur les pays les moins favorisés en les appuyant à améliorer leurs niveaux de croissance économique et à miser sur les bien fait de l'aire numérique pour rejoindre le peloton mondiale vers le redéveloppent durable pour tous », a-t-il conclu. La COM2019, qui se tient du 20 au 26 mars sous le thème « la politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l'ère du numérique : Une stratégie pour l'Afrique », met l'accent sur les apports du numérique, aussi bien au développement des échanges économiques en Afrique que sur le plan du renforcement des politiques budgétaires nationales et ainsi que sur l'amélioration de la collecte des recettes fiscales.