La scène de la Rencontre Sijilmassa du Melhoun, initiée par le ministère de la culture, a été investie samedi soir à Erfoud, par plusieurs groupes de l'art du Melhoun, venus de toutes les villes du royaume. Un enchaînement sans faille a ainsi marqué une prestation aussi bien individuelle que collective, qui a enchanté autant qu'assouvi, grâce à ses prouesses poétiques et métriques, la soif d'un public, ravi de voir sa musique traditionnelle fêtée comme elle se doit. Les groupes qui se sont reproduits sous forme de sélection des villes de Fès, Kenitra/Salé, Marrakech et Errachidia ont émerveillé par leurs rythmes, leurs chants, puisant dans les qsidas les plus connues et reconnues. Les maîtres Fouad Amiri, Mohamed Amtrou, Fatima Haddad et Abdelali Briki se sont ainsi livrés au public dans des prestations originales qui rappellent bien les ténors de cette forme des plus élaborées en matière de versification en arabe dialectal marocain. Par ailleurs, le jury chargé de départager les jeunes moins de 18 ans dans le cadre du concours du chant a écouté, tout au long du samedi une jeunesse qui constitue la relève souhaitant enrichir ce vaste répertoire artistique, question de perpétuer une tradition de chants et de manuscrits. Un colloque réunira, dimanche au centre des recherches et études alaouites à Rissani, les chercheurs et académiciens spécialistes de la culture populaire en général et spécialement le Melhoun, tels Lahbib Dadsi, Mohamed Alami et Mohamed Nmila.