La star britannique Sting entrait en scène devant un public venu en masse assister à l'un des spectacles ayant clôturé en apothéose cette 9ème édition du festival "Mawazine-Rythmes du Monde". Par Ali Hassan Eddehbi Veste marron aux rayures rouges, T-shirt blanc et cheveux striés, Sting était en même temps simple et charismatique. Debout face à un micro qui rappelle ceux des stations radio des seventies, ce monstre sacré de la musique avait derrière lui l'imposant orchestre philarmonique Royal ainsi que son percussionniste attitré, le marocain Rhany, fin prêts pour une belle balade musicale où des vieux tubes dont ceux de Police seront repris d'une nouvelle manière. Le directeur de l'orchestre lance le signal de départ et dès les premières secondes, l'on a su que ces musiciens allaient exceller en accompagnant un Sting en pleine forme, et qui quelques heures plus tôt avait confié lors d'un point de presse: "J'espère que mon expérience avec l'orchestre marocain sera une nouvelle aventure heureuse". Seul bémol, la sonorisation était trop faible au début du concert, particulièrement pour ceux qui étaient aux devants de la scène. Un souci qui avait déjà fait parler de lui lors du précédent spectacle offert par Julio Iglesias, se rappelle-t-on entre festivaliers. "Sono, Sono, Sono!", s'exclamaient ceux-là qui ne voulaient pas qu'un vilain souci technique les empêche de savourer une belle reprise d'une "Roxanne", si chère à leurs cŒurs. Heureusement, le bug n'était que passager et l'artiste a enchaîné de plus belle avec d'autres succès dont la très rock "Next to you" ou encore "Message in a bottle" qui ont complètement mis le public dans l'ambiance. L'émotion monta ensuite à paroxysme lorsqu'il a gratifié les aficionados de sa magnifique Œuvre "Every breath you take", cette fois rejouée par un ensemble musical complet: cordes, bois, cuivres et percussions. En un mot, des sonorités et une voix qui réchauffaient le cŒur et les oreilles de ceux qui étaient bien décidés à profiter du moment, même si le froid régnait sur le terrain vague de la scène de l'OLM-Souissi. Et ils avaient tout à fait raison de "rouspéter" contre cette "farce climatique", car le concert en plus de Sting et de l'orchestre, il y avait Rhani. Un jeune natif d'Essaouira en 1971, qui a grandi à Casablanca avant d'aller suivre une formation technique en Allemagne et de bifurquer vers les rythmes et les percussions. Ses premières amours. Tout ira très vite pour le jeune talentueux qui un beau jour de 2003, décroche son téléphone portable pour être surpris par la voix du manager de Sting qui l'informe qu'il est le percussionniste de la vedette. L'idylle se poursuit encore aujourd'hui au grand plaisir du jeune homme et en hommage à l'art et aux artistes marocains. "J'aime le Maroc, c'est un pays merveilleux et pittoresque et son peuple est adorable. J'y étais, il y a vingt ans, en compagnie du rocker Bruce Springsteen. Nous étions à Casablanca, Rabat et Marrakech. A l'époque, on ne nous reconnaissait pas, c'était très amusant", a fait savoir l'artiste quelques heures avant son show . En effet, avant d'entamer sa carrière solo qu'il mène toujours avec brio, Sting, de son vrai nom Gordon Matthew Thomas Sumner, né le 2 octobre 1951 dans le nord de l'Angleterre, a débuté comme bassiste et chanteur du groupe de fusion jazz Last Exit. Un certain Stewart Copeland, cherchant alors un bassiste, le découvre lors d'un concert et lui demande de former le groupe The Police en 1977 avec Henry Padovani (ce dernier étant remplacé plus tard par Andy Summers). Le trio fait alors un tabac partout dans le monde. Leur premier tube Roxanne de l'album Outlandos d'Amour installe le groupe en haut des charts, place qu'il ne quittera pas durant toute la carrière du groupe.