Une rencontre internationale sur la valorisation et la préservation du patrimoine paléontologique au Maroc, qui a clos ses travaux samedi à Agadir, a été l'occasion pour des experts marocains et étrangers de faire le point sur l'état du patrimoine géologique national et discuter des moyens de lutte contre les fouilles anarchiques et les opérations de pillage. Pour les initiateurs de cette rencontre, la Faculté des sciences de l'Université Ibn Zohr d'Agadir et l'Association pour la protection du patrimoine géologique du Maroc (APPGM), il est impératif d'élaborer une stratégie coordonnée de protection du patrimoine géologique. "Plusieurs gisements fossilifères du Maroc ne cessent de faire l'objet de fouilles anarchiques et des opérations de pillage", ont mis en garde nombre de spécialistes marocains présents. Pour eux, des mesures concrètes s'imposent d'urgence afin de préserver ce patrimoine et le valoriser en tant que partie intégrante du patrimoine naturel. La rencontre a été l'occasion pour des spécialistes et des experts venus de France, d'Espagne, d'Italie, de Suisse, d'Algérie, de Tunisie et du Maroc, de présenter leurs travaux et de partager leurs expériences en matière de préservation et valorisation du patrimoine géologique. Trois jours durant, les débats ont ainsi porté sur la gestion et le développement durable du patrimoine géologique (géotourisme, géoparc), l'inventaire des patrimoines paléontologique et préhistorique, les aspects juridiques de la protection du patrimoine géologique, le rôle des associations et des musées dans la préservation et la valorisation du patrimoine géologique, ainsi que le développement de la recherche dans les domaines de la paléontologie et de la préhistoire. La rencontre d'Agadir est la troisième du genre consacrée à cette problématique. La première, organisée à Marrakech en 2006, a permis de mettre en place une charte sur la préservation du patrimoine géologique marocain et la deuxième, qui a eu lieu à Meknès en 2008, a fait le point sur les difficultés qui entravent la sauvegarde de ce patrimoine. Au terme de cette manifestation, une sortie a été organisée au profit des participants dans le Haut Atlas occidental (Imouzzer des Ida ou Tanane), région riche par son patrimoine géologique et culturel.