Le projet d'Office Méditerranéen de la Jeunesse (OMJ), qui vise à promouvoir la mobilité des jeunes compétences et à renforcer leur contribution au développement de leurs pays d'origine, a été lancé jeudi à Tanger lors de la 1ère conférence d'experts pour la création de cette institution. L'OMJ aura pour mission de faciliter la libre circulation des étudiants de certaines filières universitaires d'excellence, identifiées au Nord comme au Sud de la Méditerranée pour leur capacité à construire les compétences de demain, afin d'être mobilisés au service du développement économique et social des pays d'origine, ont précisé les représentants de 17 pays méditerranéen qui prennent part à cette rencontre co-organisée par le Maroc et la France. Ce projet vise, dans ce sens, à favoriser l'accès de ces étudiants à des bourses "Méditerranéennes", en mobilisant tant des bailleurs publics que le secteur privé, pour leur permettre de financer ce parcours d'excellence, et promouvoir l'exercice par ces étudiants d'une première expérience professionnelle dans le pays méditerranéen de leur choix à travers un parrainage par des réseaux d'anciens élèves et de chefs d'entreprises, ont-ils ajouté. Intervenant lors de cérémonie d'ouverture de cette conférence, le ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, M. Mohamed Ameur, a appelé à faire de la mobilité des jeunes "un gain futur de compétences pour les pays d'origine", ce qui permettra de réorganiser le phénomène de "drainage des cerveaux", pour être finalement perçu non pas comme une perte irréversible et définitive pour ces pays, mais comme un vivier d'experts établis à l'étranger et sur lesquels ils peuvent compter à tout moment. Il a dans ce sens, plaidé pour la construction d'un espace méditerranéen des talents juniors et seniors dans différents domaines, notamment par la création de réseaux transnationaux des compétences qualifiées, estimant que ce programme contribuera à organiser l'échange d'expériences et d'expertises entre les pays partenaires sur des thématiques précises d'intérêt commun. Pour être opérationnel, ce programme méditerranéen de mobilisation de compétences doit être doté des moyens humains et financiers, d'un calendrier de travail et d'un comité de pilotage stratégique pour suivre et évaluer son développement, a noté M. Ameur, appelant à favoriser un rapport gagnant-gagnant pour les pays d'origine comme pour les pays d'accueil. De son côté, le ministre français de l'Immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire, M. Eric Besson, a estimé que l'OMJ devra donner la priorité à la mobilité des jeunes, pour répondre à leurs aspirations à circuler librement pour échanger, se former et exercer un emploi. "Nous allons commencer par la construction d'un réseau méditerranéen d'excellence, au bénéfice de tous les pays, par une mobilité qualifiante qui écarte la fuite des cerveaux", a-t-il affirmé, ajoutant que d'autres projets de mobilité pourront être adoptés dans le future pour compléter cette initiative, par exemple dans le domaine de la formation professionnelle et des échanges culturels. La conférence de Tanger, qui se poursuit vendredi, est la première rencontre réunissant les 17 pays fondateurs du projet d'OMJ, à savoir le Maroc, la France, l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, Chypre, la Croatie, l'Egypte, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, le Liban, Malte, le Monténégro, la Slovénie, la Tunisie et la Turquie, en plus de l'Union européenne. Elle a pour objectif de définir les lignes directrices du projet, notamment l'architecture générale de l'Office et le périmètre retenu pour la promotion de la mobilité des jeunes dans l'espace méditerranéen. Les pays participant à ce projet regroupent près de 13 millions d'étudiants dans l'enseignement supérieur et comptent environ 350 universités publiques. Les sciences de l'entreprise, de l'ingénierie et les études des lettres et d'arts constituent près de la moitié des effectifs scolaires de l'enseignement supérieur en Méditerranée. Cette rencontre sera suivie de deux autres conférences d'experts au Monténégro (juin prochain) et à Chypre (septembre), puis d'une conférence ministérielle de synthèse à Paris (décembre).