Une conférence internationale sur la pollution marine s'est ouverte, lundi à Londres, sous la présidence de l'ambassadeur du Maroc au Royaume-Uni, Chrifa Lalla Joumala Alaoui. Convoquée par l'Organisation Maritime Internationale (OMI, basée à Londres), cette importante conférence examinera un projet de texte de protocole à la convention internationale de 1996 sur la responsabilité et l'indemnisation pour les dommages liés au transport par voie maritime de substances nocives et potentiellement dangereuses (Convention HNS). Cette conférence devra adopter ce projet tant attendu à la fin de ses travaux vendredi. Dans une allocution prononcée suite à son élection à l'unanimité, Chrifa Lalla Joumala Alaoui s'est dite honorée par la confiance placée en le Maroc, soulignant que le choix porté sur le Royaume pour présider la conférence est un gage d'appréciation pour le vif intérêt que le Maroc accorde à la convention HNS. La diplomate a rappelé que le Maroc a été le troisième pays sur un total de 14 à avoir ratifié la convention en mars 2003. La convention HNS, qui a été adoptée par la conférence diplomatique de 1996 organisée par l'OMI, vise à assurer, suite aux déversements en mer de substances nocives et potentiellement dangereuses lors de leur transport par voie maritime, une réparation adéquate, rapide et efficace des dommages causés aux personnes et aux biens et la prise en charge des dépenses encourues au titre des mesures de nettoyage et de remise en état, ainsi que des pertes économiques occasionnés par ce type de pollution. La convention comble une lacune importante dans la réglementation internationale en matière de responsabilité liée à la pollution marine qui s'était focalisée auparavant sur la pollution par les hydrocarbures. La conférence de Londres vient donc à point nommé et représente un événement unique qui permettra à la communauté maritime internationale d'adopter un protocole à la convention HNS rendant cet instrument plus attractif en vue d'accélérer sa ratification par les Etats et réunir rapidement les conditions de son entrée en vigueur. Il est à rappeler que la convention HNS n'est pas encore applicable puisqu'à ce jour, les conditions requises à cette fin n'ayant pas été réunies bien que 14 Etats, dont le Maroc, l'aient ratifiée. En effet, la convention HNS devait entrer en vigueur 18 mois après que 12 Etats au moins l'avaient ratifiée, à condition qu'au cours de l'année civile précédente, un total d'au moins 40 millions de tonnes de quantités de matières solides en vrac et autres substances HNS donnant lieu à contribution au compte général soient reçues dans des Etats ayant ratifié la convention, et que quatre de ces Etats aient chacun des navires d'au moins 2 millions de tonnes de jauge brute totale. Les enjeux et les responsabilités dégagés par cet instrument juridique d'extrême importance pour la protection du milieu marin, expliquent les divergences en présence qui retardent son application. La conférence devrait donc atténuer ces divergences et aboutir à un consensus pour son entrée en vigueur. Le Maroc est appelé à jouer un rôle moteur dans ce processus, puisqu'il est hautement représenté à cette importante manifestation, dont la présidence a été confiée à l'ambassadeur de SM le Roi au Royaume-Uni. La désignation de l'ambassadeur du Maroc pour conduire cette rencontre internationale, marquera les annales de l'OMI qui confie pour la première fois une responsabilité de cette envergure à une personnalité féminine, qui de surcroît n'a ménagé aucun effort depuis sa nomination au poste d'ambassadeur de SM le Roi au Royaume Uni, pour dynamiser les relations entre le Maroc et l'Organisation Maritime Internationale. Cette consécration est également une reconnaissance envers le Maroc pour ses engagements et son action sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI, pour apporter au sein du concert des nations, des réponses concrètes aux défis écologiques mondiaux, afin de garantir la sauvegarde et la survie de notre planète. Le Maroc est représenté lors de cette Conférence par une importante délégation composée de responsables de la marine marchande et de l'ambassade du Maroc à Londres. Par ailleurs, le Secrétaire général de l'OMI, M. Efthimios E. Mitropoulos, s'est félicité, dans une déclaration à la MAP, de l'élection du Maroc pour présider la conférence, se disant convaincu que Chrifa Lalla Joumala Alaoui mènera avec succès les débats lors de la conférence qui sera couronnée par l'adoption d'un instrument d'une extrême importance pour la communauté internationale.