Le sommet de Washington sur la sécurité nucléaire s'ouvre officiellement, lundi après-midi, sous haute surveillance dans la capitale fédérale américaine transformée pour l'occasion en véritable forteresse pour assurer la sécurité de la quarantaine de chefs d'Etat ou de gouvernement venus y prendre part. Des mesures drastiques ont en effet été instaurées dès dimanche soir sur un large périmètre entourant le "Walter E. Washington Convention Center" où se tiennent les travaux de cet important conclave, auquel le président Barack Obama avait appelé en 2009 à Prague. Des grilles métalliques à hauteur d'homme, des barrages et des camions de la police et des services secrets sont visibles partout autour du quartier abritant le sommet, renforcés par des éléments des brigades canines anti-bombes ainsi que des unités de l'armée US. Les sirènes des convois annonçant l'arrivée des chefs de délégations sont aussi venues perturber le calme et la sérénité habituels de la capitale américaine, qui accueille l'un "des plus importants et prestigieux sommet dans le monde", selon le Maire de cette ville. L'importance de cet évènement est en effet de taille, étant donné les enjeux de ce sommet qui entend renforcer la prévention du terrorisme nucléaire et la sécurisation des matériaux nucléaires vulnérables à travers le monde. Avant de procéder dans l'après-midi à l'ouverture officielle de ce sommet, le président Barack Obama devait avoir des entretiens bilatéraux avec plusieurs chefs de délégations, dont le Premier ministre chinois Hu Jintao, le Roi Abdallah II de Jordanie, et le président ukrainien Viktor Yakunovic. Les discussions entre les représentants de la cinquantaine de pays et d'organisations internationales participants, notamment le Maroc dont la délégation est conduite par le Premier ministre M. Abbas El Fassi, porteront ainsi sur l'importance de la prise de conscience de la menace grandissante que fait planer la prolifération et le terrorisme nucléaires sur la paix et la stabilité dans le monde, ainsi que l'importance d'adopter de nouvelles mesures pour éliminer ces risques. Le président Obama a ainsi averti que la nébuleuse terroriste d'Al-Qaida n'hésitera pas à utiliser des armes nucléaires contre l'occident si elle arrive à s'en procurer. "Nous savons que des organisations comme Al-Qaida cherchent actuellement à se procurer des armes nucléaires ou de destruction massive, et n'auront aucun remord à les utiliser" contre des cibles occidentales, a averti le président Obama dimanche lors d'une rencontre avec les Premier ministres indien et pakistanais, ainsi que les présidents kazakh, sud-africain et nigérian par intérim. L'éventualité qu'une organisation terroriste soit en mesure d'acquérir des matériaux nucléaires constitue "la plus grande menace à la sécurité des Etats-Unis, à la fois sur le court, moyen et long termes", a-t-il estimé, faisant remarquer qu'un tel scénario serait à même "de porter atteinte au paysage sécuritaire aux USA et dans le reste du monde, pour les années à venir". "Si jamais une détonation (nucléaire) venait à survenir à New York, à Londres ou à Johannesburg, les ramifications sur les plans économiques, politiques et du point de vue de la sécurité seraient dévastatrices", a martelé le président Obama. La Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a de son côté souligné que la prolifération nucléaire est une "source majeure d'insécurité dans le monde, et menace l'ordre planétaire dans son ensemble", mettant en garde que le risque d'une "attaque nucléaire terroriste aux répercussions dévastatrices" est actuellement élevé. La chef de la diplomatie US a ainsi fait savoir que plusieurs pays participant à ce sommet ont déjà lancé des actions concrètes pour renforcer la sécurité nucléaire, alors que des mesures additionnelles devront être annoncées au cours de cette rencontre.