La victoire du oui concernant l'interdiction de la construction de minarets en suisse, "est une surprise et une grande déception", a déploré l'organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres). L'interdiction de la construction de minarets en suisse "viole à la fois la liberté de religion des musulmans qui vivent dans le pays et la prohibition de la discrimination pour des raisons de conviction religieuse, énoncée dans plusieurs instruments internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Suisse est partie", a estimé l'organisation. "Il est vraiment choquant d'apprendre que la Suisse, ce pays doté d'une longue tradition de tolérance religieuse et qui a offert un refuge aux victimes de persécutions, a accepté une proposition relevant de la discrimination la plus flagrante, a déclaré David Diaz-Jogeix, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International. Selon lui, "l'interdiction générale de la construction de minarets porte atteinte au droit des Musulmans en Suisse à manifester leur religion". Cette interdiction "peut nuire de façon durable à l'intégration des Musulmans", a-t-il averti. L'organisation a émis le souhait de voir cette interdiction proscrite soit par le Tribunal fédéral suisse (autorité judiciaire suprême de la Confédération), soit par la Cour européenne des droits de l'homme.