La délégation marocaine à la 5-ème édition du Forum urbain mondial (FUM), qui se tient à Rio de Janeiro, prendra connaissance "des expériences internationales en matière de gouvernance locale et des moyens à même de rendre nos villes inclusives de manière à inclure toutes les couches sociales et de procurer les services de base avec équité à tous les habitants de la ville", a indiqué mardi M. Anass Doukkali, membre du Conseil de la ville de Rabat. Dans une déclaration à la MAP, M. Doukkali a indiqué que "Rabat fait partie des 25 premières villes sélectionnées" dans le cadre de l'initiative "Cent villes meilleures", qui va être lancée par les Nations Unies en marge du Forum de Rio de Janeiro, précisant que cette initiative "consiste à promouvoir les villes durables, à partager les expériences des villes durables avec le même niveau de développement de par le monde". "C'est une très bonne nouvelle et Rabat ne peut que s'en féliciter", a estimé M. Doukkali qui fait partie de l'importante délégation marocaine participant à ces travaux, conduite par le ministre de l'habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, M. Ahmed Taoufiq Hjira. Pour sa part, M. Hjira a affirmé qu'à travers ses différents ateliers et tables-rondes, le Forum offre l'opportunité d'exposer l'expérience du Maroc en matière de développement territorial et de gouvernance locale. Il a rappelé, à cet égard, les projets structurants lancés par SM le Roi Mohammed VI à travers l'ensemble du Royaume, en particulier le programme "villes sans bidonvilles". Organisé par les Nations unies sous le thème "le droit à la ville : réduire la fracture urbaine", le FUM réunit, cinq jours durant, plus de 15 mille participants de 161 pays, autour de six grands axes, à savoir le droit à la ville, la cohésion urbaine, l'accès égalitaire au logement, la diversité culturelle, la gouvernance et participation et l'urbanisation soutenable et inclusive. Dans un message aux participants à cette rencontre, le secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, a souligné que l'habitat insalubre est "une violation des droits humains", mettant l'accent sur la responsabilité de la communauté internationale dans l'amélioration des conditions de vie des habitants des régions marginales en leur garantissant l'assainissement de base, la sécurité et le travail. L'édition 2010 du FUM a été ouverte par le président Luiz Inacio Lula da Silva du Brésil et la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), Mme Anna Tibaijuka, en présence des représentants des différentes régions et continents. Le président Da Silva a centré son intervention sur la politique de son gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté, d'inclusion sociale et d'aménagement de l'espace urbain des favelas des grandes agglomérations du pays, notamment à Rio de Janeiro et dans la région métropolitaine de Sao Paulo. Le Chef de l'Etat brésilien a, dans ce sens, appelé la communauté internationale à envisager avec optimisme l'avenir et à oeuvrer "à réparer les dommages" causés à l'environnement urbain par les politiques du XX-ème siècle qui, a-t-il estimé, "ont converti beaucoup de villes du Brésil et du monde en une grande favela (bidonville)". De son côté, la directrice exécutive de l'ONU-Habitat a souligné que 200 millions d'enfants vivent dans la rue et qu'un milliard de personnes s'entassent dans les quartiers périphériques des grandes centres urbains, appelant à lutter avec détermination contre la pauvreté et la détérioration de l'environnement urbain. Le Forum, dont les travaux se poursuivront jusqu'à vendredi, se décline en plusieurs tables-rondes au cours desquelles responsables et experts en urbanisme examineront les problèmes les plus pressants et communs aux centres urbains de par le monde. Le FUM, qui se tient chaque deux ans depuis 2001, vise à sensibiliser les gouvernements, les entrepreneurs, les autorités locales et la société civile aux défis et impacts de l'urbanisation sur l'environnement et les économies locales et chercher des solutions pratiques aux problèmes de l'habitat précaire. En parallèle, un "Forum social urbain" (FSU) se penchera sur les "solutions sociales" aux problèmes de l'urbanisme, à la marginalisation sociale, à la criminalisation de la pauvreté, à la violence, à la justice environnementale et aux impacts des mégaprojets sur l'environnement. La délégation marocaine comprend, outre MM. Hejira et Doukkali, l'ambassadeur du Royaume à Brasilia, M. Mohamed Louafa, les Walis détachés à l'administration centrale du ministère de l'intérieur, MM. Abdechakour Rais et Khalil Dkhil, le directeur par intérim du patrimoine (DGCL), M. Mohamed Ben Larbi, ainsi que des représentants d'autres départements ministériels concernés, des présidents des régions et de conseils municipaux et d'établissement publics et des experts.