Les productions artistiques et littéraires féminines doivent avoir une meilleure visibilité, a-t-on souligné lundi à Fès, lors d'un séminaire sur " la représentation culturelle et artistique de la femme dans la zone euro-méditerranéenne". Présentant un projet, piloté par les universités de Fès (Sidi Mohamed Ben Abdellah) et de Florence, sur le thème du séminaire, M. Abderrahman Tenkoul, doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines de Dhar Mehraz, a indiqué que cette action à pour objectifs de valoriser la place de la femme dans la société, à travers la promotion de la recherche universitaire sur les représentations culturelles et les notions de genre et de création et le renforcement de la participation des femmes dans l'œuvre de développement de leurs régions respectives. Dans le cadre de ce projet, il a été procédé au lancement d'un concours littéraire et à l'organisation d'un café littéraire et d'un stage au profit d'une troupe théâtrale de Fès, a-t-il dit. Pour sa part, Mme Fatima Amrani, de l'Université de Fès, a estimé que sans changement des mœurs, il est impossible d'assister à une amélioration de l'image artistique, médiatique, filmique, théâtrale et télévisuelle de la femme marocaine, grâce à l'émergence de la nouvelle génération de femmes qui ont investi la scène artistique et culturelle et à la promulgation du nouveau code de la famille. Si la femme était quasi- absente de la scène (le rôle de femme était souvent joué par un homme dans la Halqa), elle est aujourd'hui présente dans tous les métiers du théâtre et du cinéma, a-t-elle souligné. Elle a recommandé à ce propos une plus grande implication de la femme à toutes les disciplines artistiques du spectacle vivant (théâtre, cinéma, musique, danse, art plastique, à) ainsi que dans les projets culturels et artistiques. Elle a souligné de même la nécessité de doter Fès d'un centre des arts vivants (théâtre, institut de l'art dramatique, studios, salles de spectacles). De son côté, Mme Anna Santiago de l'université de Florence a rappelé qu'il a fallu attendre la fin de la 2ème guerre mondiale pour que les femmes aient plus d'opportunités pour participer à la vie publique, culturelle et au gouvernement local dans la région. Elle a précisé que les recherches menées dans ce domaine ont permis de découvrir à Florence des " gisements très prometteurs " sur les écritures féminines. D'autres intervenants ont mis en lumière l'apport culturel et artistique croissant de la femme dans la zone euro-méditerranéenne à l'heure des grandes mutations de la mondialisation en cours. Piloté par les universités de Fès et de Florence, ce projet est initié dans le cadre du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à travers le programme Art Gold.