Les travaux d'une Conférence internationale sur l'accès à l'énergie nucléaire civile se sont ouverts, lundi à Paris, avec la participation de plus de 60 pays, dont le Maroc. La délégation marocaine, qui participe à cette rencontre internationale, est conduite par la ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Mme Amina Benkhadra. A l'ouverture de cette rencontre, organisée par la France, en coordination avec l'AIEA et avec le concours de l'Agence pour l'Energie nucléaire (AEN) de l'OCDE, le président français Nicolas Sarkozy a appelé la Banque mondiale, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et les banques de développement à financer l'accès à l'énergie nucléaire civile. "Je ne comprends pas et je n'accepte pas l'ostracisme du nucléaire dans les financements internationaux, il y a là matière à scandale", a-t-il déploré, soulignant qu'"il faut que la Banque mondiale, la Berd et les banques de développement s'engagent résolument dans le financement" du nucléaire civil. "Je propose donc et j'appelle tous les pays qui partageraient cette position à nous rejoindre pour que toutes les énergies décarbonées puissent être financées par les crédits de CO2", a-t-il ajouté. Il a également insisté sur le respect de "la non prolifération", soulignant que "personne n'a intérêt à une nouvelle course aux armements". "On ne peut pas d'un côté demander la coopération nucléaire civile avec le partenariat de long-terme (...) et de l'autre renier ses obligations internationales", a-t-il dit, menaçant de suspendre la coopération nucléaire avec tous "les pays qui ne respectent par leurs obligations". M. Sarkozy a, par ailleurs, annoncé la création "d'un Institut international de l'énergie nucléaire qui abritera une école internationale du nucléaire". Cet Institut "concentrera les meilleurs enseignants et chercheurs pour offrir une formation de très haute qualité", a-t-il expliqué. La séance d'ouverture de cette Conférence s'est déroulée en présence du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, du nouveau directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, et du secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria. Cette rencontre répond à l'objectif de promouvoir l'usage pacifique et responsable de l'énergie nucléaire. Elle vise à permettre un débat sur tous les aspects de l'élaboration d'un programme nucléaire et sur les moyens d'aider, par la coopération bilatérale et multilatérale, les pays désireux de s'engager dans cette voie en respectant leurs obligations internationales. Il s'agit aussi d'un forum de dialogue entre les responsables gouvernementaux en charge de la décision politique, les dirigeants des organisations internationales qui contribuent à l'élaboration et au contrôle du respect du cadre réglementaire, ceux des entreprises industrielles du secteur et des établissements financiers, les responsables d'organismes de recherche et de formation et de personnalités qualifiées impliquées dans la réflexion. Six tables-rondes traitant des thèmes du "nucléaire et mix énergétique dans une perspective de développement durable", "l'utilisation responsable de l'énergie nucléaire", la "coopération envers les primo-accédants", "le financement pour un programme nucléaire", "les enjeux de la formation" et "les perspectives de l'énergie nucléaire dans le moyen et long-terme", sont au menu de cette Conférence.