La quatrième rencontre mondiale du soufisme dont les travaux ont pris fin, samedi à Madagh, près de la ville de Berkane, fut un moment intense de spiritualité, d'échanges et de débats autour du thème "Soufisme et société: réalité et perspectives". Une cinquantaine d'universitaires, de chercheurs et d'experts, marocains et étrangers, ont participé à cette rencontre de trois jours (25-27 février), organisée à l'occasion de la célébration de l'Aïd Al Mawlid Annabaoui par la Tariqa kadiria Boudchichia. D'une grande qualité scientifique et intellectuelle, les exposés faits lors de ce colloque ont porté sur "la dimension sociétale du soufisme", "le soufisme et la gestion des crises", "le soufisme et dynamique sociopolitique", "le soufisme entre l'éthique du dialogue et la culture de la citoyenneté", "le soufisme et la culture de la diversité et de la divergence" et "le soufisme et la culture". Tout au long des travaux de cette édition, les conférenciers, de différentes spécialités, ont suscité dans leurs contributions des questionnements et des débats fructueux, argumentés et passionnés donnant l'occasion à l'assistance d'échanger du savoir, de l'intelligence et des enseignements utiles et valorisants. Dans une grande diversité linguistique et des arguments scientifiques, rationnels, et aussi empreints de la culture soufie, ils ont fait part de leur propre vécu et expérience étirés des enseignements des grandes écoles du soufisme mondiales. Ils ont unanimement relevé et salué l'apport considérable de la Tarika Kadiria Boudchichia à travers les continents dans sa grande dimension cosmique, mettant l'accent sur le rôle positif et majeur que joue le soufisme dans la vie sociétale et dans les rapports entre les humains et l'époque. "Le soufisme combat l'exclusion, le favoritisme, la marginalisation et l'injustice sociale", ont-ils dit, estimant que "le soufisme peu apporter et apporte effectivement de simples réponses et des solutions idoines et salutaires pour le repos de l'âme, la sérénité du cÂœur, et l'entente et la paix entre les humains". Mettant en avant les fondements du soufisme dans le Coran et la Sunna, les intervenants ont rappelé que le soufisme est basé sur des valeurs nobles telles que l'amour, la générosité, la paix, l'humilité, la transparence, la solidarité et le bel agir. Outre l'enracinement de l'éducation spirituelle pour recouvrer la place du soufisme dans la société marocaine et à l'échelon mondial, cette rencontre, qui constitue une perpétuation de la tradition scientifique de la zaouïa, ambitionne de favoriser le dialogue interculturel et interreligieux à travers un discours soufi mieux adapté à l'époque contemporaine. Parmi les conférenciers étrangers qui ont participé à l'animation de cette quatrième rencontre, il convient de citer notamment Kenneth Honerkamp (université de Géorgie, USA), Daniel Roussange (université Cergy-Pontoise, France), Hamid Lea (directeur de "Amina Trust" à Birmingham, Angleterre), Abdallah Al Bachir (université de Dubaï), Jaume Flaquer (université de Barcelone), Mme Tasnim Hermila Fernandez (spécialiste du soufisme, USA), Omar Van den Broeck (secrétaire général de l'exécutif des musulmans de Belgique), Alberto Zanon (université de Padoue, Italie) et Mohammed Abou Honnoud (ministère des affaires religieuses, Palestine).