"Les réformes fondamentales" menées par le Maroc dans tous les domaines depuis l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI font du Royaume une "exception" dans le monde arabe, a souligné l'écrivain marocain Tahar Ben Jelloun. Le romancier marocain s'exprimait à l'occasion de la présentation, mercredi soir au siège de la fondation Casa Arabe (Maison arabe) à Madrid, de la traduction en langue espagnole de ses deux livres "Au Pays" et "L'étincelle". Ben Jelloun, Prix Goncourt 1987 a cité, dans ce contexte, le nouveau code de la famille qui consolide l'égalité entre femmes et hommes et la création de l'Instance équité et réconciliation (IER) dont la mission était la réalisation de la réconciliation afin de tourner, une fois pour toutes, la page des violations passées des droits de l'homme et d'entamer une nouvelle étape ouverte sur l'avenir, la démocratie et le développement. L'écrivain marocain, l'un des auteurs les plus traduits au monde, a également salué la détermination de SM le Roi de doter le Royaume d'infrastructures modernes à tous les niveaux, faisant remarquer que le Maroc a réalisé d'"énormes" progrès en cette matière. Dans le même sens, Tahar Ben Jelloun a qualifié d'"historique" le discours prononcé par SM le Roi le 9 mars derniers annonçant une réforme "intéressante" de la Constitution et une nouvelle génération de réformes politiques, mettant l'accent, notamment sur les pouvoirs accordés au chef du Gouvernement qui sera désormais désigné au sein du parti vainqueur des élections législatives et la garantie de la liberté de culte. Il a, à cet égard, mis en valeur l'existence d'une "tradition politique" au Maroc avec des partis politiques qui participent activement à la prise des décisions, une opposition, des syndicats, des mouvements estudiantins et des associations de la société civile qui, selon lui, contribuent à ancrer cette tradition. L'auteur de "L'enfant de sable" s'est, par la même occasion, félicité du climat de liberté et d'ouverture régnant dans le Royaume, faisant observer que les manifestations pacifiques à caractère social se déroulent sans violence, ce qui confirme l'"exception marocaine" et démontre le climat de démocratie dont jouit le pays. La présentation de la traduction espagnole des livres de Tahar Ben Jelloun, "Au Pays" et "L'étincelle", a été marquée par la présence de la directrice de Casa Arabe, Gema Martin Munoz, l'écrivain et diplomate espagnol, José Maria Ridao, la traductrice des deux ouvrages, Malika Embarek Lopez, ainsi que de plusieurs académiciens et diplomates étrangers accrédités à Madrid. Traduit sous le titre de "El Retorno", "Au Pays" raconte l'histoire de Mohamed, un travailleur immigré arrivé en France au début des années soixante et qui, après une quarantaine d'années de travail, prend sa retraite. Ne sachant pas quoi faire de ce temps offert, de cette liberté et de sa nouvelle vie, il est désemparé et déprimé. Il a une seule idée dans la tête: rentrer au Maroc et construire dans son village une immense maison où chacun de ses cinq enfants aura sa chambre. Il pense que ses enfants vont le suivre et venir vivre avec lui et leur mère dans cette maison, mais ils ne viendront pas. Dans "L'étincelle", un essai traduit sous le titre "La primavera arabe. El despertar de la dignidad", Tahar Ben Jelloun livre son analyse sur le Printemps arabe et ses effets dans le monde arabe. Né à Fès le 1er décembre 1944, Tahar Ben Jelloun fréquente une école primaire bilingue arabo-francophone avant d'étudier au lycée français de Tanger. Par la suite, il fait des études de philosophie à l'université Mohammed-V de Rabat où il écrit ses premiers poèmes, recueillis dans "Hommes sous linceul de silence" (1971). Il enseigne ensuite la philosophie au Maroc avant de partir en France où il écrit à de nombreuses reprises pour le quotidien "Le Monde" à partir de 1972. En 1975, il obtient un doctorat de psychiatrie sociale. En 1985, il publie le roman "L'Enfant de sable", ouvrage qui le rend célèbre. Il obtient le prix Goncourt en 1987 pour "La Nuit sacrée". Ses Œuvres ont été traduites dans de nombreuses langues, notamment "L'Enfant de sable" et "La Nuit sacrée" (43 langues) ainsi que "Le Racisme expliqué à ma fille" (25 langues).