Les ministres des Affaires étrangères des pays signataires de l'Accord d'Agadir (Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie), initié par le Maroc dans le cadre de sa vocation claire de consolider la complémentarité entre l'ensemble des économies des pays arabes, ont convenu, lundi à New York, de l'adhésion de la Palestine en tant que nouveau membre de cet accord. Cette décision fait suite à une réunion ministérielle consacrée à l'examen des moyens susceptibles de donner une impulsion aux échanges économiques et commerciaux entre les pays membres de cet accord, signé le 25 février 2004. Suite à la présentation de la demande palestinienne d'adhésion à l'ONU, "il a été convenu d'élargir l'accord d'Agadir au niveau géographique pour inclure la Palestine", a déclaré le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taib Fassi Fihri, à l'issue de cette rencontre, organisée au siège de la mission d'Egypte auprès des Nations unies, en marge de la 66ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. Cet accord "pourrait, par la suite, inclure la Libye nouvelle et libre", a-t-il suggéré, en mettant en relief les "avancées tangibles" réalisées dans le cadre de l'Accord d'Agadir tant au niveau économique que celui des échanges commerciaux. Rappelant le cheminement ayant consacré la mise en oeuvre de l'Accord d'Agadir, le ministre a relevé que cette initiative, lancée par SM le Roi Mohammed VI en 2001, est une démarche "prometteuse" visant à réaliser l'intégration du sud de la Méditerranée. Il a souligné, à ce titre, la nécessité de réaliser l'intégration entre les pays Arabes Méditerranéens et d'étendre les dispositions de l'Accord d'Agadir à tous les niveaux économiques, en mettant un accent particulier sur l'investissement et les aspects techniques et politiques. La coopération dans ces domaines, a-t-il affirmé, "contribuera à l'échange des expériences, permettra au Royaume de donner un aperçu des différents développements réalisés au Maroc et servira peut être d'exemple à d'autres expériences dont celles de la Tunisie et l'Egypte". Lors de cette réunion, consacrée à l'examen des perspectives du développement des échanges entre les quatre pays arabes dans les secteurs clés de l'industrie automobile, du transport, du textile et des pièces de rechange, les ministres ont mis en exergue l'apport considérable de l'Accord d'Agadir au renforcement des échanges commerciaux entre le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et l'Egypte. Cette réunion a été sanctionnée par une série d'initiatives visant à donner une impulsion à l'accord d'Agadir, initiatives lesquelles portent notamment sur l'adhésion de la Palestine au sein de cet accord, qui constitue un prélude à la future zone euro-méditerranéenne de libre-échange. Les autres points portent aussi sur le principe de l'élargissement de la zone géographique couverte par cet accord, le renforcement du rôle de la structure permanente chargée du suivi de l'Accord (Agadir Technical Unit- ATU) basée à Amman (Jordanie), le dialogue avec la partie européenne et la tenue deux fois par an de réunions périodiques au niveau ministériel. Le renforcement du rôle des médias et la vulgarisation des principes fondateurs de l'Accord d'Agadir, figurent également parmi les sujets évoqués lors de cette rencontre. Plusieurs opérateurs économiques palestiniens avaient souhaité, en 2007, de voir leurs pays adhérer à l'accord d'Agadir qui a permis de créer une zone de libre-échange arabe entre les quatre pays signataires de cet accord, rappelle-t-on.