La nouvelle Constitution a apporté des mécanismes importants qui consistent en l'interdiction de la transhumance et l'affranchissement des partis de l'emprise des élus, a affirmé le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), M'Hand Laenser. Pour la première fois, la Constitution accorde aux formations politiques un mécanisme leur permettant de ne pas rester "otage " des élus, a indiqué M. Laenser qui était mardi l'invité de l'émission Hiwar de la chaine Al-Oula. Il a ajouté que les partis étaient à la merci des élus à cause de certaines pratiques telle la transhumance, un phénomène dont pâtissaient l'ensemble des formations politiques. C'est la première fois que "nous avons entamé la mise en place de mécanismes et d'un climat juridique devant permettre aux partis politiques d'assurer leur mission", a-t-il dit, estimant nécessaire la révision de l'arsenal juridique régissant les élections afin de mettre un terme à des pratiques émanant, non pas des formations politiques mais de candidats eux-mêmes qui changent constamment de partis. Abordant la question de la présentation de candidats compétents lors des prochaines échéances, M. Laenser a estimé qu'à défaut d'un accord entre les partis, l'opération sera vouée à l'échec dès lors que certaines formations politiques ne se départissent pas des mentalités rétrogrades quant à l'octroi des accréditations. Rappelant que la nouvelle Loi fondamentale a conféré un rôle important aux partis politiques pour la réhabilitation de l'action partisane et l'encadrement des citoyens, M. Laenser a soutenu que la Constitution n'est pas une fin en soi mais un moyen pour réaliser des changements notamment celui des élites. Evoquant la date des élections, M. Laenser a affirmé que le gouvernement n'a pas jusqu'à présent fixé d'échéance, indiquant dans ce cadre que le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI à l'occasion de la Fête du Trône constitue une référence en ce sens qu'il a insisté sur l'établissement d'un échéancier, d'un commun accord entre toutes les parties. C'est en perspective de ce consensus que les concertations ont été entamées avec le ministère de l'Intérieur qui devront se poursuivre au cours de la semaine prochaine, a ajouté M. Laenser, soulignant la nécessité de veiller d'abord à l'intérêt du pays en allant aux élections "non pas avec précipitation, mais à une cadence logique, ce qui est le souhait de la plupart des partis politiques". L'organisation d'élections anticipées, a-t-il dit, est une nécessité dictée par la nouvelle situation, à savoir l'approbation de la nouvelle Constitution. Abordant le débat engagé sur le Code électoral, M. Laenser a indiqué que les discussions portent sur le mode de scrutin et le seuil de représentativité, précisant que plusieurs partis sont favorables au scrutin de liste "malgré certaines insuffisances qui entachent ce mode concernant la politique de proximité et la représentativité". Interrogé sur la question des alliances, il a indiqué que le MP est un parti qui se positionne au "centre", ce qui explique "les relations distinguées" que le parti entretient avec l'ensemble des formations politiques. Il a ajouté que le MP se penche actuellement sur la constitution d'alliances avec le Rassemblement national des indépendants, le Parti authenticité et modernité et l'Union constitutionnelle, exprimant le souhait que "la situation de transition qu'a vécue le Maroc depuis 1998 prenne fin". Sur un autre registre, M. Laenser a indiqué que le programme électoral que le MP est en train d'élaborer est basé sur la franchise avec le citoyen et ne comportera pas plus de six à huit points, dont les priorités sur lesquelles a insisté le discours Royal, à savoir l'emploi, la santé, le logement décent et l'environnement.